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"Fasciste", "sénile", "stupide"… Kamala Harris et Donald Trump risquent-ils d'être sanctionnés pour leurs propos virulents ?

Ces derniers jours, Kamala Harris a surpris en adoptant un ton plus offensif à l’encontre de Donald Trump, le qualifiant notamment de "sénile", "instable mentalement" et même de "fasciste." Une stratégie qui semble marquer un tournant dans sa campagne, visant à déstabiliser son adversaire républicain, habitué aux polémiques.

Certains observateurs, comme François Coste, spécialiste des États-Unis, y voient une forme de "stratégie du désespoir", soulignant que toutes les tentatives pour affaiblir Donald Trump ont jusqu'à présent échoué. Mais ces attaques verbales sont-elles vraiment efficaces ? En s'en prenant à Trump sur son âge et son état mental, Harris tente de mobiliser les républicains anti-Trump, tout en gardant une certaine distance avec les excès habituels de son adversaire.

La liberté d'expression aux États-Unis

D’un point de vue juridique, ni Kamala Harris ni Donald Trump ne risquent de sanctions pour leurs propos virulents. Selon Serge Jaumain, spécialiste des États-Unis, la seule véritable sanction viendra des électeurs. Aux États-Unis, la liberté d’expression est extrêmement protégée, y compris pour les discours agressifs ou même haineux, qui, dans d’autres pays, pourraient faire l’objet de poursuites judiciaires. Cela permet à des figures comme Trump de s’exprimer librement, même de manière outrancière, sans risquer de répercussions légales.

Trump, connu pour son langage abrasif et ses provocations, a toujours su se servir de cette liberté pour capter l'attention des médias et mobiliser sa base électorale. Malgré ses condamnations et ses multiples polémiques, sa popularité reste intacte auprès de son électorat fidèle, qui semble prêt à lui pardonner ses écarts. Paradoxalement, cette stratégie virile, faite de provocations et d'attaques personnelles, plaît aussi à une partie de l’électorat républicain réticent à l’idée d’une femme présidente.

De son côté, Kamala Harris a durci le ton, espérant sans doute capter l'attention des électeurs républicains modérés, lassés des excès de Trump. Bien que ses critiques soient plus acerbes, elle évite de tomber dans la vulgarité caractéristique de son adversaire. Serge Jaumain souligne que traiter Trump de "fasciste" pourrait être perçu comme un simple constat, en fonction de l’interprétation qu’on en fait. Harris, malgré l’agressivité de ses attaques, reste dans une forme de retenue, sans sombrer dans les mêmes excès verbaux que son adversaire républicain.

Donald Trump, quant à lui, continue de fonctionner selon un modèle bien rodé : provoquer, choquer, et s’assurer une couverture médiatique continue. C’est une stratégie qui lui a toujours été profitable, et il sait que son électorat reste attaché à cette posture de rupture avec l’establishment. Pour Trump, peu importe si l'on parle de lui en bien ou en mal, tant qu’il reste au centre de l’attention médiatique.

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