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La population iranienne vit toujours sous le "joug de la répression brutale" des autorités contre le mouvement "Femme, Vie, Liberté", déplore Amnesty International mercredi, à l'approche du deuxième anniversaire de ce soulèvement de contestation. Il s'était déclenché à la suite de la mort de Mahsa Amini, une jeune femme d'origine kurde décédée après avoir été arrêtée par la police des moeurs pour un port du voile non-conforme.
L'ONG dénonce une absence d'enquête pénale "efficace, impartiale et indépendante" sur les violations des droits humains et les crimes de droit international commis par les autorités iraniennes durant et après les manifestations nationales organisées entre septembre et décembre 2022. Les forces de l'ordre avaient notamment fait usage de la force et d'armes à feu. "Elles ont tiré avec des fusils d'assaut, des fusils chargés de plombs métalliques et des grenades lacrymogènes, et roué les manifestants de coups de matraques, se rendant ainsi responsables de nombreuses blessures invalidantes et de d'homicide illégal de centaines de manifestants et de passants, dont de nombreux mineurs", avance Amnesty.
L'organisation affirme que les autorités mènent "une guerre contre les femmes et les filles" en réprimant violemment celles qui défient les lois sur le port obligatoire du voile et en condamnant un nombre croissant d'entre elles à mort.
En avril 2024, les autorités iraniennes ont notamment lancé la campagne nationale "Plan Noor". Dès lors, les patrouilles de sécurité chargées de veiller à l'application du port du voile ont sensiblement augmenté, explique Amnesty International.
En outre, le recours à la peine de mort à doublé depuis la naissance de "Femme, Vie, Liberté". Ainsi, Amnesty affirme que 2023 est l'année qui présente un nombre record d'exécutions depuis huit ans. Dix hommes ont notamment été exécutés arbitrairement depuis décembre 2022, en lien avec les manifestations.