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Israël a affirmé ce jeudi avoir tué 15 combattants du Hezbollah dans une frappe contre le sud du Liban. Le mouvement libanais pro-iranien a dit avoir repoussé deux incursions des "troupes ennemies", au 4e jour d'opérations terrestres israéliennes.
Alors que la guerre ne connaît pas de répit, une frappe aérienne israélienne a visé avant l'aube un centre de secours du Hezbollah au cœur de Beyrouth faisant sept morts, selon les services de secours de l'organisation. L'escalade entre Israël d'une part, l'Iran et le Hezbollah de l'autre, fait craindre une situation incontrôlable au Moyen-Orient, un an après l'attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le Hamas palestinien sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre à Gaza.
Outre ses offensives dévastatrices et meurtrières contre le Hamas et le Hezbollah, des alliés de l'Iran, son ennemi juré, Israël a menacé de riposter aux tirs de près de 200 missiles iraniens mardi contre son territoire.
À sa frontière nord, au Liban, Israël a intensifié depuis la mi-septembre ses frappes contre le Hezbollah qui avait lancé les hostilités contre lui en soutien au Hamas le 8 octobre. Son armée a lancé lundi des opérations terrestres qualifiées de "limitées et ciblées" dans le sud du Liban.
Jeudi, elle a indiqué que 15 combattants du Hezbollah avaient été tués lors d'un raid aérien sur "le bâtiment de la municipalité de Bint Jbeil", dans lequel "de grandes quantités d'armes étaient stockées". Elle a aussi appelé des habitants de 25 nouveaux villages dans le sud du Liban, à les évacuer.
Au lendemain de combats au sol, le Hezbollah a lui affirmé avoir repoussé deux incursions israéliennes près de la frontière dont l'une en déclenchant des engins explosifs. Il a aussi dit avoir tiré des roquettes sur Tibériade dans le nord d'Israël. Un militaire libanais a été tué par une frappe israélienne sur le sud du Liban selon l'armée.
"Au-dessus de nos têtes"
L'armée, qui a annoncé la mort de sept soldats depuis lundi dans le sud du Liban, a annoncé avoir déployé une deuxième division pour appuyer les troupes sur place.
Pour la deuxième fois depuis le 8 octobre, une frappe israélienne a touché le cœur de Beyrouth avant l'aube, atteignant le "centre de protection civile" du Hezbollah à Bachoura, un quartier densément peuplé à majorité chiite, selon le mouvement. Sept personnes ont été tuées selon les services de secours du Hezbollah.
Le deuxième étage d'un immeuble a été dévasté et des débris, des papiers et un clavier d'ordinateur jonchent la rue, a constaté un journaliste.
"Nous sommes des civils. Vous voyez des combattants dans les environs? Pourquoi veulent-ils détruire le toit au-dessus de nos têtes?", s'est exclamé Hassan Ammar, 82 ans, qui habitait dans l'immeuble touché après avoir fui sa maison dans le sud du Liban.
Les violents raids nocturnes qui ont aussi visé la banlieue sud de Beyrouth, dévastée et désertée par ses habitants, ont fait trembler les murs des immeubles, selon des habitants. Des colonnes de fumée s'élevaient dans le ciel au-dessus de la capitale jeudi matin. Israël dit vouloir faire cesser les tirs du Hezbollah vers le nord de son territoire pour permettre le retour de dizaines de milliers d'habitants poussés à la fuite en raison de ces tirs.
"N'importe où"
Malgré la campagne de frappes dans laquelle Israël a affirmé avoir tué "la plupart" des chefs du Hezbollah, dont son dirigeant Hassan Nasrallah le 27 septembre dans la banlieue sud de Beyrouth, le mouvement a affirmé vouloir continuer à se battre contre Israël.
Selon des chiffres officiels, plus de 1.928 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, dont plus de 1.000 depuis les explosions des appareils de transmission du Hezbollah les 17 et 18 septembre, attribuées à Israël, et le début des bombardements aériens massifs le 23 septembre contre le sud et l'est du pays ainsi que la banlieue sud de Beyrouth. Le gouvernement estime à environ 1,2 million le nombre de déplacés.
"Nous voulons émigrer. N'importe où. On a peur pour nos enfants, et la guerre va être longue", déclare Fatima Salah, une infirmière de 35 ans et mère de quatre enfants qui a fui la banlieue sud de Beyrouth.
Raids meurtriers à Gaza
Le Hamas et le Hezbollah sont membres d'une alliance que l'Iran qualifie d'"axe de la résistance" face à Israël. Mardi, l'Iran a lancé sa deuxième attaque directe contre Israël, en riposte à l'assassinat de Nasrallah et d'Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas tué le 31 juillet dans une attaque à Téhéran imputée à Israël. "L'Iran a commis une grave erreur et en paiera le prix", a averti le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a promis "une réponse plus forte" en cas de représailles. Reconnaissant le droit de leur allié israélien à se défendre, les États-Unis ont exprimé leur opposition à des frappes contre des installations nucléaires d'Iran.
Entretemps, dans la bande de Gaza dévastée et assiégée depuis un an, les raids aériens, même s'ils ont baissé en intensité, se poursuivent, faisant jeudi au moins sept morts dans différents secteurs du territoire en proie à un désastre humanitaire, selon la Défense civile locale.