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Blinken en Moldavie pour afficher son soutien face aux "intimidations" russes

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, en visite en Moldavie, a réaffirmé mercredi son soutien à ce pays frontalier de l'Ukraine qui aspire à se rapprocher des Occidentaux, au moment où Washington s'inquiète des avancées et des ingérences russes dans la zone.

"Vous êtes un partenaire précieux dans la région", a déclaré M. Blinken, louant le travail "dans des circonstances difficiles" de la présidente Maia Sandu, qui a résolument tourné son pays vers l'Union européenne.

"Malgré les intimidations de la Russie avec des ingérences, de la désinformation, de la corruption et des manifestations téléguidées, on assiste à une extraordinaire résistance", a souligné M. Blinken.

Il a promis de s'assurer que le peuple moldave "puisse décider lui-même de son destin. Voilà l'enjeu", a-t-il insisté.

A ses côtés, Mme Sandu, qui brigue un second mandat en octobre, a dit craindre davantage de turbulences à l'approche des élections et d'un référendum sur l'adhésion à l'UE.

"Nous nous attendons à ce que la situation devienne plus difficile au cours des prochains mois", a-t-elle averti.

Outre cette guerre hybride, la Moldavie doit composer avec la présence depuis des décennies de troupes russes dans la région séparatiste de Transdniestrie, dont les dirigeants en ont appelé fin février à la "protection de Moscou".

- "S'adapter" -

La présidente moldave a salué dans ce déplacement de M. Blinken "un signal fort", évoquant aussi les "bénéfices directs" de l'aide américaine.

Les Etats-Unis se sont déjà engagés à fournir à cette ex-république soviétique 300 millions de dollars (277 millions d'euros) pour l'aider à "réduire sa dépendance" énergétique vis-à-vis de la Russie.

Parmi ces fonds, 85 millions seront consacrés à des projets immédiats, comme le stockage de batteries et la diversification des sources d'approvisionnement de ce pays, l'un des plus pauvres d'Europe.

Washington cherche aussi à obtenir du Congrès 50 millions de dollars supplémentaires pour apporter notamment une assistance en matière de cybersécurité pendant les élections.

Cette visite de quelques heures intervient dans le contexte de la série de victoires engrangées par la Russie sur le champ de bataille, ravivant le débat autour de la possibilité accordée à l'Ukraine d'utiliser ou non des armes occidentales contre le territoire russe.

Les alliés de l'Ukraine vont "s'adapter et ajuster" leurs livraisons d'armes pour lui garantir un succès, a commenté à cet égard le chef de la diplomatie américaine.

A la veille de discussions de l'Otan à Prague, il laisse ainsi entendre qu'il est ouvert à un assouplissement des restrictions. Mais il doit encore convaincre le président américain Joe Biden, qui redoute une confrontation militaire directe avec la Russie.

"A chaque étape du chemin, nous avons su nous adapter et c'est exactement ce que nous ferons à l'avenir", a assuré Antony Blinken.

- "De retour à l'ordre du jour" -

Son précédent voyage en Moldavie avait eu lieu quelques semaines après le début, en févier 2022, de l'offensive russe en Ukraine, quand les craintes d'une extension du conflit étaient vives.

Il s'agissait alors d'un geste intervenant dans une période d'"alerte extrême", rappelle Andrei Curararu, un expert en sécurité et cofondateur de WatchDog.md, un groupe de réflexion moldave.

Aujourd'hui, "une visite à ce niveau indique que la Moldavie est de retour à l'ordre du jour des Etats-Unis, en raison des risques pour la sécurité nationale" moldave que la situation actuelle engendre selon lui.

Les autorités américaines disent ne plus voir de menace imminente concernant les 1.500 soldats russes déployés en Transdniestrie mais ajoutent ne vouloir prendre aucun risque, après qu'un assaut russe dans la région de Kharkiv (nord-est de l'Ukraine) a commencé il y a un peu plus de deux semaines.

Vladimir Poutine espère prendre l'avantage avant que les armes envoyées par les Etats-Unis pour aider Kiev à repousser l'offensive n'arrivent sur le front.

Le temps presse à l'approche des élections américaines de novembre, le candidat républicain Donald Trump ayant évoqué sa volonté de conclure un accord sur l'Ukraine avec le président russe.

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