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Joe Biden s'est engagé mardi à combattre la progression "redoutable" de l'antisémitisme, qui n'a "pas sa place" selon lui aux Etats-Unis et en particulier dans les universités, théâtre de mobilisations propalestiniennes.
"Les gens oublient déjà que c'est le Hamas qui a déclenché cette terreur", a dit le président américain, depuis le Capitole à Washington, en référence à l'attaque inédite le 7 octobre du mouvement palestinien, suite à laquelle Israël a lancé une vaste offensive militaire dans la bande de Gaza.
"Je n'ai pas oublié", a dit Joe Biden, qui s'exprimait lors de la cérémonie annuelle des Jours du souvenir, organisé par le musée américain de l'Holocauste au Capitole, en rappelant que cette attaque avait été la plus meurtrière pour des Juifs depuis la fin de l'entreprise d'extermination nazie.
"Nous avons vu une augmentation redoutable de l'antisémitisme en Amérique et dans le monde", a poursuivi le démocrate de 81 ans, candidat à un second mandat, en réitérant son soutien "à toute épreuve" à Israël.
"A l'université, des étudiants juifs ont été bloqués, harcelés, attaqués ou ont vu dans leurs classes des affiches, ou entendu des slogans antisémites appelant à éliminer Israël", a encore dit Joe Biden.
"Nous avons l'obligation de retenir les leçons de l'Histoire pour ne pas soumettre notre avenir aux horreurs du passé", a déclaré le président américain, dont la réponse aux manifestations propalestiniennes sur les campus a été critiquée, à droite comme à gauche.
La Maison Blanche a annoncé des initiatives visant notamment les campus.
Parmi elles, une nouvelle circulaire du ministère de l'Education précise ce qui relève de la discrimination antisémite.
Le ministère de la Sécurité intérieure va mettre en place de nouvelles ressources en ligne pour les universités.
- "Contaminées" -
Le ministère des Affaires étrangères va pour sa part réunir les grands noms de la tech pour mieux identifier et combattre les discours antisémites sur internet.
Le discours du président américain intervient quelques jours après ses premières remarques sur les protestations estudiantines contre la guerre d'Israël à Gaza, qui durent depuis plusieurs semaines.
Il était longtemps resté silencieux, ce qui avait suscité des critiques des camps républicain comme démocrate en pleine année électorale.
Des étudiants juifs s'alarment d'une augmentation des actes et de la rhétorique antisémite depuis le 7 octobre, et le président israélien Isaac Herzog a dénoncé la semaine dernière "des universités réputées" qui sont selon lui "contaminées par la haine".
De nombreux étudiants juifs ont pris part à la mobilisation propalestinienne contre les actions du gouvernement israélien.
A travers le pays, la police a été appelée à plusieurs reprises pour démanteler des campements et déloger manu militari des manifestants.
L'université Columbia à New York, épicentre de ce mouvement estudiantin propalestinien, a annoncé lundi "renoncer" à sa cérémonie en grande pompe de remise de diplômes.
Son adversaire républicain Donald Trump avait accusé Joe Biden d'inaction face au mouvement propalestinien: "Ce sont des tarés de la gauche radicale et il faut les arrêter maintenant".
Le démocrate de 81 ans s'attire aussi les critiques d'élus progressistes de son parti, qui l'accusent de passer sous silence les demandes des étudiants, et de fermer les yeux sur les souffrances des civils palestiniens.
"Je comprends que les gens ont des convictions fortes" a-t-il dit mardi, sans mentionner de manière explicite le très lourd bilan de la guerre à Gaza.
"En Amérique nous respectons la liberté fondamentale d'expression", a assuré le président américain, en indiquant toutefois que les manifestants devaient respecter "la loi". La semaine dernière, il avait estimé que l'ordre devait prévaloir sur les campus.