Partager:
Quelque 30.000 personnes ont assisté samedi à la messe du pape François à Bahreïn, au troisième jour de sa visite inédite dans le royaume musulman du Golfe marqué par une manifestation de proches de détenus.
Peu avant une rencontre du souverain pontife avec des jeunes dans la capitale Manama, une dizaine de personnes manifestant pour demander la libération de leurs proches emprisonnés ont été brièvement arrêtées, a indiqué à l'AFP Sayed Alwadaei, directeur de l'ONG Bahrain Institute for Rights and Democracy (BIRD), basée à Londres.
Ces manifestants, parmi lesquels des militants des droits humains comme Hajar Mansour, ont brandi des pancartes à l'entrée de l'école où se tenait la rencontre lorsqu'ils ont été emmenés par la police avant d'être relâchés une heure plus tard, a précisé M. Alwadaei.
"Il n'y a eu aucune arrestation ou interpellation liée à la visite du pape", a affirmé plus tard un porte-parole du gouvernement.
"Des policiers ont demandé à un groupe de neuf individus d'évacuer les lieux, ce qu'ils ont fait", a-t-il dit, ajoutant qu'"aucune mesure supplémentaire n'a été prise à leur égard".
Le pape, qui n'a pas été en contact direct avec eux à ce moment-là, a été reçu avec des danses et des fleurs à l'école du Sacré-Coeur de Manama, où il a appelé les jeunes à "dialoguer".
Dirigé par une dynastie sunnite, Bahreïn est secoué par des troubles sporadiques depuis la répression en 2011 des manifestations essentiellement menées par la communauté chiite dans le sillage du Printemps arabe.
Depuis des ONG et institutions internationales accusent le pouvoir bahreïni de mener une répression contre les dissidents politiques, en particulier ceux de la communauté chiite.
Le gouvernement assure de son côté ne pas tolérer "la discrimination" et avoir mis en place des mécanismes de protection des droits humains.
Samedi, quelque 30.000 personnes de 111 nationalités, selon les autorités, se sont rassemblées au stade national de Bahreïn à Riffa, au sud de Manama, pour assister à la messe du pape.
Ce dernier a salué la foule à bord de sa "Papamobile", embrassant et bénissant des bébés sur son passage avant de prononcer une homélie en espagnol.
Marguerite Heida, 63 ans, s'est dite "chanceuse" d'assister au "plus grand événement de l'année".
"Les gens vont généralement en Italie pour voir le pape et n'y arrivent pas toujours. Je l'ai vu hier à l'église et je le verrai aujourd'hui. J'ai aussi pu lui serrer la main et obtenir sa bénédiction", a-t-elle confié.
Le royaume, qui a formalisé ses relations diplomatiques avec le Saint-Siège en 2000, compte quelque 80.000 catholiques selon le Vatican, principalement des travailleurs asiatiques.