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Le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire a appelé vendredi le G7 à "présenter un front uni pour protéger ses intérêts industriels" face aux surcapacités de production de la Chine, appelant toutefois à éviter "une guerre commerciale".
"Nous devons absolument éviter toute forme de guerre commerciale, car la guerre commerciale n'est dans l'intérêt ni des États-Unis, ni de la Chine, ni de l'Europe, ni d'aucun pays du monde", a-t-il déclaré en marge de la réunion des ministres des Finances du G7 à Stresa dans le nord de l'Italie.
"La Chine est notre partenaire économique, mais la Chine a des surcapacités industrielles. Et le G7 doit présenter un front uni pour protéger ses intérêts industriels", a-t-il souligné.
"Tous les instruments à notre disposition doivent être utilisés, que ce soit au niveau du G7 ou au niveau européen, pour protéger nos intérêts industriels et nous protéger des pratiques commerciales déloyales".
Les pays occidentaux s'inquiètent du risque que les subventions massives injectées par le gouvernement chinois dans les technologies, énergies vertes, véhicules électriques ou encore batteries, n'entraînent dans le monde un raz-de-marée de produits à bas coûts qui mettraient en péril les concurrents étrangers dans ces secteurs.
Washington a annoncé à la mi-mai une augmentation marquée des droits de douane appliqués à l'équivalent de 18 milliards de dollars de produits chinois, notamment les véhicules électriques et batteries pour ces véhicules, comme sur les métaux critiques, dont la Chine abreuve la planète.
La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, elle aussi présente à Stresa, a reconnu jeudi que "ce n'est pas une question bilatérale entre les Etats-Unis et la Chine".
"Le chancelier allemand (Olaf) Scholz a soulevé le problème lors de son voyage en Chine en avril, et le président (français Emmanuel) Macron et la présidente (de la Commission européenne Ursula) von der Leyen ont souligné le besoin de relations commerciales équilibrées avec la Chine ce mois-ci", a-t-elle rappelé, appelant à "un front clair et uni" face à Pékin.
Pour le moment, la Commission européenne, qui participe aux sommets du G7 aux côtés notamment de la France, de l'Allemagne et de l'Italie, s'est contentée d'ouvrir une série d'enquêtes sur les subventions chinoises aux technologies vertes.