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Accord sur un cessez-le-feu à Gaza: qui va gouverner la zone à présent?

Christophe Giltay revient dans sa chronique sur l'accord de cessez-le-feu à Gaza signé entre Israël et le Hamas. avec cette question: qui va gouverner la région à présent?

Après plus d'un an de blocage, les négociations indirectes à Doha se sont accélérées à l'approche de la passation de pouvoir à la Maison Blanche, où Donald Trump succédera lundi à Joe Biden. Elles ont abouti à l'officialisation mercredi soir d'un accord en trois phases prévoyant une trêve à partir de dimanche, la libération de 33 otages israéliens en échange d'un millier de prisonniers palestiniens, et une augmentation de l'aide humanitaire. Alors, quel avenir pour Gaza ? Qui gérera désormais le territoire ? Israël, un organisme international, l'autorité palestinienne ou le Hamas qui finalement a survécu à la guerre ? 

Le Hamas ne reconnaît les accords d'Oslo et veut la destruction d'Israël

La bande de Gaza est un territoire de 360 km2, peuplé d'un peu plus de 2 millions d'habitants, enclavé entre la mer, l'Egypte et Israël. Après les accords d'Oslo en 1993, Gaza a été placée sous l'administration de l'autorité palestinienne, basée en Cisjordanie. En 2005, l'armée israélienne a évacué ses troupes et les 9000 colons qui s'y étaient installés. Mais en 2006, un groupe islamiste armé, le Hamas, soutenu par l'Iran, a gagné les élections et pris progressivement le pouvoir. 

Or, contrairement au FATA, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas, le Hamas ne reconnaît pas les accords d'Oslo et a toujours pour objectif la destruction d'Israël, d'où son attaque du 7 octobre 2023 et le conflit armé qui en a suivi. 

Qui va gérer la reconstruction de Gaza?

L'accord signé avec l'Etat hébreu n'est qu'un cessez-le-feu qui entrera en vigueur dimanche pour 42 jours. Son objectif principal portera sur un échange entre 33 otages israéliens et probablement un millier de prisonniers palestiniens. C'est une première étape. Si elle se passe bien, une deuxième étape établira un accord de paix et une troisième sera consacrée à la reconstruction. Mais qui gérera cette reconstruction ? 

Le Hamas existe toujours et a du succès auprès de certains jeunes Gazaouis

Donald Trump a déjà annoncé que son envoyé spécial au Moyen-Orient continuera à travailler en étroite collaboration avec Israël et ses alliés pour s'assurer que Gaza ne redevienne jamais un refuge pour les terroristes. En clair, si le Hamas reste sur place, il devra être totalement désarmé. C'est également la position de Benjamin Netanyahou qui a fait la guerre pendant 15 mois pour éliminer le Hamas. Or, ce plan a échoué. Malgré les bombardements intensifs, les incursions terrestres et probablement plus de 40 000 morts, le Hamas existe toujours. Très affaibli, certes, mais encore combatif. 

Le Hamas va-t-il profiter du cessez-le-feu pour reconstituer ses forces?

Dans le nord du territoire, ses commandos continuent à tuer des soldats israéliens presque tous les jours. Il pourrait essayer de profiter du cessez-le-feu pour reconstituer ses forces, d'autant qu'il attire toujours une jeunesse gazaouie qui n'a plus rien à perdre. Quant à l'autorité palestinienne, elle n'a pas pu réellement reprendre pied à Gaza. Ce serait même plutôt le contraire. Le Hamas jouit désormais d'une grande popularité en Cisjordanie. De son côté, Israël n'a pas l'intention d'occuper militairement le territoire, même si certains extrémistes rêvent de réinstaller des colonies. 

Alors, un Gaza sous mandat de l'ONU comme autrefois le Kosovo, ce ne serait qu'une solution provisoire. Et on l'a vu au sud Liban, Israël ne fait pas confiance aux casques bleus pour assurer sa sécurité. Il va falloir trouver autre chose et le chemin est encore long entre la fin des combats et l'établissement de la paix.
 

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