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Au moins 37 femmes accusent de violences sexuelles l'ex-propriétaire de Harrods Mohamed Al-Fayed, décédé en 2023, ont annoncé vendredi leurs avocats, qui vont intenter une action au civil contre le célèbre grand magasin.
"L'heure de la justice est arrivée", a déclaré l'avocate américaine Gloria Allred, qui fait partie du groupe d'avocats chargés de cette affaire, lors d'une conférence de presse à Londres. Il y a des victimes "partout dans le monde", a précisé son confrère Bruce Drummond.
Cette conférence intervient au lendemain de la diffusion d'une enquête de la BBC, intitulée "Al-Fayed: un prédateur chez Harrods". Une vingtaine de femmes ont témoigné dans ce documentaire, cinq d'entre elles l'accusent de viols, commis à Londres ou à Paris, d'autres dénonçant des tentatives de viols et des agressions sexuelles.
Vendredi à Londres, les avocats des victimes déclarées ont promis "d'obtenir justice" pour les 37 femmes qu'ils disent représenter à ce stade, en appelant d'autres éventuelles victimes à se manifester.
Al-Fayed était "un monstre", "un monstre qui a pu agir grâce à un système", a dénoncé l'avocat Dean Armstrong KC.
"Nous poursuivons Harrods et nous nous focalisons sur Harrods à ce stade au nom de la responsabilité collective d'entreprise", a-t-il expliqué, ajoutant disposer d'éléments montrant que ces agissements constituaient un schéma répétitif.
Gloria Allred, avocate américaine connue pour défendre les droits des femmes, a souligné que "sous le strass et le glamour" du célèbre grand magasin, existait "un environnement toxique, dangereux et violent".
Selon elle, les agissements d'Al-Fayed étaient "constants et répétés". "Il y a eu un quart de siècle de violences sexuelles à Harrods", a-t-elle ajouté.
Elle a précisé que les agressions n'avaient pas été confinées à Harrods, mais s'étaient produites aussi au Ritz à Paris, dont l'homme d'affaires était aussi propriétaire, ainsi que dans sa résidence parisienne, la villa Windsor.