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"Une trahison" de la loi de programmation pour la justice serait "un signal dévastateur adressé à tous ceux qui servent notre justice", a mis en garde Eric Dupond-Moretti lors de la passation de pouvoir lundi avec Didier Migaud au ministère de la Justice.
"Il est indispensable, monsieur le garde des Sceaux, que la loi de programmation pour la justice que j'ai portée et qui a été très largement votée par le Parlement en octobre dernier soit respectée", a insisté M. Dupond-Moretti.
Cette loi, a rappelé l'ex-garde des Sceaux, prévoit "une embauche de 1.500 magistrats supplémentaires, 1.800 greffiers, plus de 1.100 contractuels et la poursuite du plan de construction pénitentiaire.
"J'ai bon espoir, monsieur le garde des Sceaux, que votre rôle protocolaire vous permettra de défendre efficacement cette loi", a ajouté M. Dupond-Moretti.
Seul ministre issu de la gauche dans le gouvernement de Michel Barnier, Didier Migaud est à la première place dans le rang protocolaire.
Avant de quitter ses fonctions, "avec beaucoup d'émotion", l'ancien avocat a rappelé que "le budget du ministère était de 7,6 milliards d'euros en 2020. Il avoisine les 10 milliards d'euros en 2024".
"En quatre ans, nous avons embauché plus 680 magistrats, plus 560 greffiers, plus 3.000 contractuels, 300 personnels de la protection judiciaire de la jeunesse et 4.000 personnels pénitentiaires", s'est-il félicité.
"Mon ambition n'a jamais été politique", a assuré M. Dupond-Moretti. "Je ne suis pas venu ici pour faire carrière. J'avais une vie avant, j'aurai une vie après. Je n'ai jamais cherché à être un marqueur de gauche ou un marqueur de droite", a-t-il ajouté en affirmant que "(son) objectif a été d'améliorer la justice de (son) pays".
"Vous pouvez compter tous et toutes sur mon engagement", lui a répondu Didier Migaud.
"Je souhaite que nous puissions ouvrir les méthodes, mieux travailler, mieux gérer", a-t-il indiqué tout en affirmant que "ce n'est pas seulement une question de moyens".
"A l'heure où la situation des comptes impose vraisemblablement à notre pays des efforts collectifs c'est une question de volonté et d'adhésion", a-t-il dit.
"On peut être partisan d'une maîtrise budgétaire sans remettre en cause les priorités", a assuré le nouveau ministre de la Justice.