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En France, la mobilisation des agriculteurs ne faiblit pas. Ils ont multiplié les barrages routiers dans différentes villes, comme à Valenciennes, où se trouvent nos envoyés spéciaux. L'autoroute A2 a été bloquée dans les deux sens. Le gouvernement français, de son côté, dit avoir entendu l'appel et promet des annonces dans les jours à venir.
Depuis ce mercredi matin, des dizaines de tracteurs ont pris leurs quartiers sur l'autoroute A6, dans le nord de la France. Ce blocage total, c'est un ultime moyen pour les agriculteurs de se faire entendre. "Là, on gêne, on gêne des gens qui vont travailler, des routiers qui transportent... C'est sûr, on fait chier, mais si on en vient pas à ça, on n'obtient jamais rien", témoigne un agriculteur venu manifester.
Pour vivre de leur métier, ils doivent se battre au quotidien. Certains agriculteurs ont dû prendre un deuxième emploi en complément, histoire de joindre les bouts. "J'ai deux garçons, il n'y en a pas un des deux qui veut faire ce métier-là. On n'a pas de vacances, on gagne 1500 euros de salaire par mois, on criant fort", dit un autre agriculteur.
Entre les impératifs de production, la concurrence des industriels et les normes environnementales plus strictes, les agriculteurs disent ne plus s'en sortir. "Ces gens-là, ils sont carrément débiles. Ils ont créé des lois à la con, sans être sur le terrain. Donc ça, moi, ça me révolte."
Au fil des jours, la colère des agriculteurs s'étend dans l'hexagone. Un ras-le-bol général que les autres Français comprennent. À en croire un récent sondage, ils seraient 89% à soutenir le mouvement. "Il n'y a plus rien qui va en fait, donc je trouve ça normal ce qu'ils font. Je pense que pour le travail qu'ils font, ils ne sont pas assez rémunérés", confie un Français venu voir le mouvement de grogne des agriculteurs.
Après cette nouvelle journée de mobilisation, le gouvernement français a dit avoir entendu l'appel des agriculteurs. Des annonces seront faites dans les jours à venir. Mais les agriculteurs annoncent déjà qu'ils vont y passer la nuit, et poursuivront leur mouvement de grogne dans les prochains jours.