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Baptiste Vignol, biographe d’Alain Delon, s’est livré à quelques confidences sur "le monument français".
Alain Delon, l’un des plus grands acteurs français, s’est éteint cette nuit à l’âge de 88 ans. La carrière d’acteur s’est offerte à lui comme une évidence, son physique étant son principal atout. "Il a été repéré sur sa belle gueule", affirme ainsi Baptiste Vignol, biographe d’Alain Delon, sur RTL France.
Pourtant, ce même physique ne lui a pas valu que du bonheur : "Ses quatre premiers films jouent le rôle de jeune premier. C’est intéressant d’écouter les interviews qu’il donne à cette époque parce que ça le fatigue d’être le jeune premier. Il disait à l’époque : être beau, c’est être con. Je veux qu’on me salisse, qu’on m’enlaidisse. Je veux des rôles où seul le regard joue".
Je veux qu'on m'enlaidisse
"Alain Delon, ce n’est pas Gérard Depardieu, il n’en fait pas des tonnes, même si Depardieu le fait très bien. Alain Delon, c’est la sobriété. Il rêvait de rôle où l’intrigue se déroulait sur un regard. C’est en ça que la beauté du jeune premier l’a agacé, et c’est pour ça qu’il s’est tant battu pour avoir le rôle du larbin dans "Plein Soleil". Il aurait dû avoir le beau rôle, mais il a dit "Non, je veux celui-là"", raconte Baptiste Vignol.
"Il s’est battu pour avoir les rôles des mauvais garçons, des perdants, qui malgré tout, par la force du regard, pouvaient tout emporter. Sa beauté a été comme un fardeau pour lui", a-t-il conclu.