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La mobilisation contre la réforme du "choc des savoirs" s'inscrit dans la durée: enseignants, parents et élèves ont manifesté samedi à Paris et dans plusieurs villes en France pour demander l'abandon de l'une de ses mesures les plus controversées, l'instauration de groupes de niveau au collège.
Le ministère de l'Intérieur a compté 11.500 manifestants en France dont 2.000 à Paris. Le Snes-FSU qui appelait à la mobilisation avec SUD Education, la CGT éduc’action et la FNEC-FP FO, le Sgen-CFDT, Unsa-éducation, la FCPE, et des syndicats lycéensn, a comptabilisé 15.000 manifestants à Paris, 1.000 à Rennes, 1.200 à Toulouse, 500 à Marseille ou encore 2.000 à Lyon.
Annoncée par le Premier ministre Gabriel Attal lors de son passage rue de Grenelle, la réforme dite du "choc des savoirs" est une kyrielle de mesures censées élever le niveau des élèves.
L'une d'elles est particulièrement contestée par une très large partie du monde éducatif: l'instauration de groupes de niveau, en français et en mathématiques, au collège.
"Oui au tri des réformes, non au tri des élèves", pouvait-on lire sur des affiches à Metz où une centaine de personnes se sont rassemblées samedi matin.
A Marseille, quelque 250 personnes, selon un journaliste de l’AFP, se sont réunies devant la gare Saint-Charles avant de s’élancer en direction du Vieux Port. "On ne veut pas revenir au principe des +classes de transition" qui existaient au collège il y a 35 ans. Nous estimons que garder des niveaux hétérogènes au sein des classes est positif car cela tire vers le haut les élèves les plus en difficultés", a expliqué à l’AFP Richard Ghis, secrétaire régional de la FSU.
A Paris, un cortège de quelques milliers de manifestants s'est élancé de la place de la Sorbonne vers 13H30 en direction de la place de la Bastille.
"On espère que cette journée est une étape dans la construction d'un vaste mouvement de solidarité de notre pays avec son école publique", a déclaré à l'AFP le secrétaire général de la FSU Benoît Teste.
Les groupes de niveau, baptisés "de besoin" par la ministre de l'Education nationale Nicole Belloubet et que les établissements pourront mettre en oeuvre avec une certaine souplesse, entreront en vigueur à compter de la rentrée scolaire 2024 pour les classes de sixième et de cinquième, et à partir de la rentrée scolaire 2025 pour les classes de quatrième et de troisième.
"Derrière ces mesures, il y a un rabougrissement de l'école, c'est une volonté de renoncer à la démocratisation, au fait d'amener tout le monde au meilleur niveau" car "la plupart de ces mesures visent en fait à éjecter les élèves du système scolaire le plus tôt possible", dénonce Benoît Teste.
- "On ne triera pas" -
La secrétaire générale du Snes-Fsu Sophie Vénétitay affirme que face à la mobilisation, "il y a une certaine fébrilité au niveau des hiérarchies" avec "des formations menées par les inspecteurs très verrouillées, souvent en visio sans possibilité de poser des questions dans le chat".
Elle a souligné la détermination des enseignants: "Dans les collèges, on ne triera pas nos élèves. On mettra en place des organisations qui reviendrons à ne pas trier nos élèves".
"Il y a une exaspération totale", face à "un gouvernement qui avance à marche forcée, qui n'entend pas" alors que les réformes proposées "nous amènent droit dans le mur parce qu'on manque clairement de moyens pour pouvoir les réussir", a estimé pour sa part Morgane Verviers, secrétaire générale d'Unsa-Education.
Côté parents d'élèves, "l'objectif c'est se rencontrer tous, faire corps avec les enseignants", explique Patrice Furet, président de la FCPE 92.
"On a engagé de nombreuses journée écoles, collègues, lycées déserts qui ont bien fonctionné, mais on ne peut pas toujours demander aux parents de garder leurs enfants chez eux, il faut aussi marquer d'autres messages et une mobilisation un samedi au mois de mai quand il fait beau, ça plaît à tout le monde", selon lui.
Les lycéens étaient peu nombreux dans le cortège parisien. Manès Nadel, vice-président de l'Union syndicale lycéenne, explique qu'il leur est difficile de se mobiliser en période d'examens et alors que son organisation a déjà lancé une autre mobilisation "pour la paix dans la bande de Gaza" avec des débrayages et des blocages dans certains établissements.
Plusieurs élus étaient présents. "Rien de ce choc des savoirs ne répond aux besoins de l'école publique aujourd'hui", a affirmé la sénatrice PS de Paris Colombe Brossel.
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