Partager:
Après l'annonce par le gouvernement d'une nouvelle loi immigration en 2025, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a assuré mardi sur France 2 qu'il ne souhaitait pas "aller au-delà de ce qui a été voté" l'an dernier et censuré par le Conseil constitutionnel.
"Il y a une loi qui a été votée à une écrasante majorité, il y a à peu près un an, par l'Assemblée nationale", "cette loi a été censurée pour des motifs de pure forme par le Conseil constitutionnel", a déclaré le ministre.
"Moi, j'espère qu'on va pouvoir (...) être capable de voter enfin ce texte", a-t-il lancé.
Le gouvernement a annoncé dimanche une nouvelle loi sur l'immigration, dont l'examen pourrait démarrer dès "début 2025" au Parlement, un an seulement après le précédent texte sur le sujet qui avait fracturé la majorité à l'Assemblée nationale.
Le chef de file des députés macronistes Gabriel Attal a affirmé lundi qu'une nouvelle loi sur le sujet ne lui semblait "pas totalement prioritaire".
"Moi, je ne propose rien de plus que ce qui a déjà été voté par la majorité de Gabriel Attal il y a, encore une fois, quelques mois", a souligné Bruno Retailleau.
"Si cette majorité présidentielle a voté toutes ces dispositions qui, ensuite, ont été censurées par le Conseil Constitutionnel, c'est bien qu'elle considérait qu'elles étaient utiles", a-t-il plaidé.
- "Politique de fermeté" -
"Vous savez que les Français sont très divisés sur beaucoup de sujets. Il y a un sujet sur lequel ils sont très rassemblés (...): c'est la reprise du contrôle des flux migratoires, notamment pour l'immigration irrégulière", selon le ministre.
"Une majorité, y compris de Français de gauche, souhaite que le gouvernement applique une politique de fermeté vis-à-vis de l'immigration", a-t-il encore assuré, se défendant d'être un porte-parole du RN.
Les mesures censurées par le Conseil constitutionnel en janvier devraient servir de base pour le nouveau projet de loi sur l'immigration.
Bruno Retailleau a martelé vouloir diminuer les droits sociaux des migrants afin que le pays soit "moins attractif". Il pourrait allonger la durée de résidence nécessaire aux étrangers pour bénéficier des prestations familiales et transformer l'aide médicale d'Etat, qui prend en charge certains soins médicaux, en aide "d'urgence".
Il a également dit son intention de prolonger de 90 à 210 jours le délai maximum en centre de rétention administrative pour les étrangers "dangereux".
Le ministre entend aussi durcir les conditions du regroupement familial.
"Mon souhait, c'est que la France ne soit pas plus attractive en matière d'immigration que le reste des pays d'Europe", a insisté mardi Bruno Retailleau.