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Gabriel Attal a lancé lundi la campagne officielle du camp présidentiel aux législatives en alertant face au risque de "catastrophe économique" qui pèserait selon lui en cas de victoire des "extrêmes", tandis que la gauche s'est affichée unie lors d'un premier meeting en région parisienne.
Olivier Faure, Clémentine Autain, Marine Tondelier, François Ruffin... A 13 jours du premier tour, plusieurs ténors du Nouveau Front populaire ont appelé à "l'unité" de la gauche, depuis Montreuil (Seine-Saint-Denis).
"Nous n'avons pas encore gagné, mais nous avons gagné contre la pente du pire (et) de la résignation", a lancé François Ruffin devant plusieurs centaines de sympathisants. "Faisons ensemble le serment de ne jamais nous lâcher", a renchéri le patron du PS Olivier Faure.
En légère progression dans les sondages avec 28% des intentions de vote selon une enquête lundi, la gauche tente de surmonter ses dissensions internes, nées du choix de La France insoumise de ne pas réinvestir plusieurs sortants jugés frondeurs, dont Alexis Corbière précisément à Montreuil.
Ce dernier, comme d'autres figures écartées, a maintenu sa candidature en dénonçant une "purge" de l'appareil dirigé par les fidèles de Jean-Luc Mélenchon.
D'autres cas ont suscité de vives critiques au sein du Nouveau Front populaire, comme celui du militant antifa Raphaël Arnault, fiché S selon une source proche du dossier mais tout de même investi par LFI dans le Vaucluse.
- "On va se battre" -
Chef de campagne de la majorité, le Premier ministre Gabriel Attal a lui aussi lancé la semaine en région parisienne, en soutien du député sortant Mathieu Lefèvre et du ministre-candidat Franck Riester.
"On va se battre mètre carré par mètre carré" contre "les extrêmes", a-t-il assuré dans le Val-de-Marne, fustigeant les projets "terribles pour l'économie" du Nouveau Front populaire et du Rassemblement national, ses deux cibles renvoyées dos à dos.
Gabriel Attal s'est notamment appuyé sur la mise en garde de l'Afep, qui réunit les 117 plus grandes entreprises françaises et a alerté lundi sur un "risque majeur" de "décrochage durable" de l'économie française et européenne.
Face à cette menace de "catastrophe économique", la majorité sortante présentera ses candidats sous la bannière "Ensemble pour la République" quasiment partout. Mais dans plus d'une soixantaine de circonscriptions, le camp macroniste "a fait le choix de ne pas envoyer de candidats pour garantir de faire barrage aux extrêmes", a-t-il ajouté.
Par exemple, le député LR sortant Francis Dubois en Corrèze, face à l'ex-président François Hollande de retour sous l'étiquette du Nouveau Front populaire.
- Champ libre -
D'autres adversaires d'hier ont également le champ libre, comme les LR Michèle Tabarot et Philippe Juvin ou les membres du groupe centriste Liot à l'Assemblée nationale Bertrand Pancher et Charles de Courson. Pas de concurrent macroniste non plus face à Jérôme Guedj, qui se représente dans l'Essonne avec l'appui du Parti socialiste mais face à une rivale de Générations soutenue par LFI.
Le camp présidentiel, crédité de moins de 20% des intentions de vote à deux semaines du scrutin, cravache pour défendre le bilan du président Emmanuel Macron localement.
Au Perreux-sur-Marne, Gabriel Attal l'a d'ailleurs constaté lors d'un échange avec un sympathisant. "Vous, vous êtes bien, mais il faudra dire au président qu'il ferme sa gueule", lui a lancé un homme. "Là, c'est une élection législative ! On vote pour le Premier ministre", a répondu le chef du gouvernement.
Le RN, lui, comptait lundi 33% d'intentions de vote dans un sondage Ifop et s'employait à rassurer les électeurs. "Il n'y a pas de raison d'avoir peur" en cas d'arrivée au pouvoir, a assuré son vice-président Sébastien Chenu sur France Inter.
- Enquête visant Ciotti -
Le chef de file Jordan Bardella, promis à Matignon à seulement 28 ans, avait déjà donné des gages sur la réforme des retraites - "importante" mais pas "prioritaire" - tandis que Marine Le Pen faisait savoir qu'elle ne demanderait pas la démission d'Emmanuel Macron en cas de succès, écartant le spectre d'une crise institutionnelle.
Il est encore difficile de mesurer l'impact qu'aura l'alliance avec Eric Ciotti, qui revendique 62 candidats "du rassemblement des droites" soutenus par le RN et a promis dans la soirée qu'il y "en aura d'autres" entre les deux tours.
Mais la branche "historique" des LR anti-Ciotti a de son côté annoncé avoir investi "près de 400 candidats", dont un dans les Alpes-Maritimes face à leur président désavoué.
En parallèle, le parquet de Nice a confirmé avoir ouvert fin mai une enquête préliminaire pour "détournement de fonds publics" à la suite d'un signalement visant plusieurs personnes dont M. Ciotti, qui a dénoncé "une manipulation politique évidente".
Signe de l'intérêt pour cette élection historique, plus de 400.000 procurations ont été réalisées depuis le 10 juin, soit six fois et demie plus que lors des législatives de 2022 sur la même période.
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