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Plus d'un million de spectateurs, des images à couper le souffle que ce soit au Mont-Saint-Michel ou sur le Viaduc de Millau, le tout sans incident... La flamme olympique, qui traverse l'Hexagone depuis près d'un mois, et s'apprête à partir aux Antilles, a jusqu'ici parfaitement lancé les JO.
S'il y avait un doute sur l'adhésion des Français aux JO, le mois de mai a donné une réponse assez nette. Dès l'arrivée de la flamme à Marseille à bord du Belem le 8 mai, le ton a été donné. En plus d'une foule de 200.000 personnes, plus de 5,9 millions de téléspectateurs ont suivi le rappeur marseillais +Jul+ allumer le chaudron, dans une ambiance digne d'un match de l'OM.
Cette première étape, sans accroc, a énormément soulagé les organisateurs. "Indéniablement Marseille a lancé la dynamique", reconnait Grégory Murac, le directeur du relais de la flamme au comité d'organisation.
- "Marseille, point de bascule" -
"Marseille marque un point de bascule avec l'appétit et l’enthousiasme pour les Jeux", a lui aussi reconnu Stéphane Troussel, le président du conseil général de Seine-Saint-Denis. Une bascule qui s'est confirmée par la suite.
Dès les premiers trajets de la flamme, accompagnée à chaque déplacement par près d'un cortège de 200 forces de l'ordre, le public a répondu présent dans une ambiance digne de la caravane du Tour de France, avec beaucoup de familles sur les routes, comme l'ont constaté les journalistes de l'AFP. Près d'1,2 million de personnes ont assisté au parcours de la flamme a assuré mardi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, "une vague populaire", estime Grégory Murac.
De la Corse, en passant par Toulouse, puis en remontant par la Dordogne, et au Mont-Saint-Michel, avant d'arriver en cette fin de semaine en Bretagne, partout dans les 25 départements traversés jusqu'ici, les mêmes scènes d’enthousiasme ont accompagné les relayeurs sur les bords du parcours.
"Fantastique fête", a par exemple estimé le député du Gers Jean-René Cazeneuve, "un beau démenti face aux polémiques qui veulent gâcher la fête".
La flamme doit s'élancer de Brest vendredi soir pour rejoindre la Guadeloupe sur le bateau Banque Populaire skippé par Armel Le Cléac'h.
"Manifestement c'est un succès populaire. Vu l'ampleur des moyens dégagés je ne suis pas surpris, vu l'investissement des collectivités, vu l'enjeu pour les organisateurs. Il faut s'en réjouir", estime David Roizen, spécialiste des JO auprès de la fondation Jean-Jaurès.
"Je crois que ça a fait du bien à Paris-2024 de s'éloigner de Paris", ajoute-t-il.
"Les mini-polémiques, c'est epsilon. La préparation a été compliquée mais le déroulé s'est jusqu'ici super bien passé", résume David Roizen.
"J'ai toujours pensé que ce serait le point de départ de l'appropriation des JO par les Français. Localement, il y a du public, des temps forts, de belles images de la France. C'est un peu comme la caravane du Tour de France, mais sans les pubs et les goodies", juge David Lazarus, maire de Chambly (DVG) dans l'Oise et co-président de la commission sport de l'Association des maires de France (AMF).
- "Dimension populaire" -
"C'est très français ce qu'il se passe, on critique beaucoup à l'avance, et en fait on ne mesure pas suffisamment la dimension populaire de ces JO".
Ce déroulé n'a toutefois pas été un long fleuve tranquille en coulisses. Comme les autorités pouvaient le craindre, des actions anti-JO pour tenter de perturber la flamme ont également accompagné le relais, sans bruit, sans visibilité.
Mardi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a fait état de 81 interpellations et 145 actions visant à perturber le relais qui avaient été empêchées depuis le 8 mai, dont 45 de la mouvance pro-palestinienne et 14 attribués à des mouvements revendiquant leur opposition aux JO. Une trentaine de drones a également été intercepté.