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Membre "du fan-club" d'Emmanuel Macron et libéral revendiqué, Guillaume Kasbarian, nommé samedi ministre de la Fonction publique, quitte le Logement où son projet de loi, après le texte "anti-squat", lui avait valu les foudres de la gauche et des associations.
"Servir les Français, aux côtés des agents publics de notre pays, est un honneur", a réagi sur X le ministre fraîchement nommé.
"Au travail, ensemble, pour simplifier à tous les étages et ramener les services publics sur le terrain", a poursuivi le successeur au ministère de Stanislas Guerini, autre fidèle d'Emmanuel Macron.
Chargé également de la Simplification et de la Transformation de l'action publique, le député moustachu de 37 ans a fait toutes ses armes politiques à l'Assemblée nationale, où il est entré en 2017.
Réélu en 2022 puis 2024, il s'est imposé comme l'une des valeurs montantes du vivier parlementaire du camp présidentiel.
Avec le logement, il avait hérité d'un des dossiers chauds, souvent qualifié de "bombe sociale", et porté un projet de loi - décrié - pour répondre à une crise historique. Son examen devait débuter au Sénat le 18 juin.
La dissolution a tout laissé en suspens... y compris le projet de réforme de la fonction publique porté par Stanislas Guerini, qui prévoyait de développer la rémunération au mérite individuel ou de faciliter les licenciements de fonctionnaires qui ne donneraient pas satisfaction.
Un projet décrié par les syndicats, qui ont réclamé à l'unisson à Michel Barnier de suspendre la dernière réforme des retraites et de procéder "rapidement" à des augmentations salariales.
Pour la secrétaire générale de la CFDT Fonctions publiques Mylène Jacquot, qui s'est exprimée sur X, "le nouveau ministre devra être à la hauteur des attentes", notamment en renonçant au projet de réforme de la fonction publique.
Au sein de la majorité, l'élu d'Eure-et-Loir a fait partie des députés qui ont plaidé pour rogner les avantages fiscaux des locations de courte durée du type "Airbnb".
Sa proposition de loi "anti-squat", adoptée mi-juin 2023 par le Parlement, lui avait valu une première exposition médiatique. Et un feu nourri de critiques venant de la gauche et des associations dénonçant une "criminalisation de tous les mal-logés".
- "Côté cash" -
Mais "sur le terrain, des gens l'arrêtaient dans la rue pour le féliciter" pour sa loi, assure un collaborateur du député, qui martèle ses convictions libérales, sur le plan économique "et aussi sociétal". Tout comme son aversion "aux taxes en tous genres", alors que Michel Barnier s'est montré ouvert à plus de "justice fiscale".
Guillaume Kasbarian aime à rappeler que c'est le discours "ni de droite, ni de gauche" et la personnalité du chef de l'Etat, qui l'ont attiré vers la politique.
"Macron, je suis toujours membre du fan-club, et s'il n'en reste qu'un à la fin, ce sera moi", lançait-il en souriant devant des journalistes l'été dernier.
Alors que le recours de l'Etat aux cabinets de conseil a fait polémique lors de la campagne de réélection d'Emmanuel Macron, l'ancien consultant Guillaume Kasbarian appartient à cette vague de jeunes élus macronistes issus de la société civile, qui ont débarqué au Palais Bourbon sans bagage politique mais avec l'ambition affichée d'y apporter leur expérience du secteur privé.
A l'Assemblée, il se spécialise notamment dans les questions économiques et industrielles. Ce qui lui vaut en 2022 de prendre la tête de la commission des Affaires économiques, où il "négocie avec tout le monde, sauf LFI et le RN".
Adepte du "côté cash" du chef de l'Etat, Kasbarian pratique aussi le franc-parler.
Comme quand il fustige sur X le "petit microcosme biberonné aux aides publiques" après le discours offensif de Justine Triet, la lauréate de la Palme d'or de l'édition 2023 du Festival de Cannes. Ou, toujours sur le réseau social, quand il raille l'inspiration "marxiste" du programme économique de Marine Le Pen.
Né à Marseille dans une famille d'origine arménienne, diplômé de l'Essec après avoir vécu un temps au Kenya, Guillaume Kasbarian, souvent coiffé d'un béret made in France, habite dans une chaumière d'un petit village d'Eure-et-Loir.
Il y rentre dès que possible, selon son entourage, pour rejoindre ses deux chats noirs "Winston" et "Churchill".