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France: une modification du droit de la presse fait bondir les syndicats de journalistes

Le vote mercredi soir par l'Assemblée nationale française d'un délai de prescription allongé pour injure envers les élus suscite la colère des syndicats de journalistes, qui dénoncent "une épée de Damoclès sur le traitement de l'actualité politique".

La mesure a été adoptée en première lecture dans le cadre de l'examen d'une proposition de loi sénatoriale plus large, visant à mieux protéger les élus locaux.

Il est ainsi prévu un allongement, de trois mois à un an, des délais de prescription en cas d'injures et de diffamation publique quand elles visent un élu ou un candidat à un mandat.

Ces délits sont prévus dans une loi de 1881 sur la liberté de la presse, et des députés ont, comme le gouvernement, exprimé leurs réticences à toucher à ce texte emblématique pour ces seuls cas.

Les syndicats de journalistes eux aussi "condamnent avec la plus grande fermeté cette modification d'une des lois les plus protectrices de la liberté d'expression, de la liberté d'informer et d'être informé".

Ce rallongement du délai de prescription porte "le risque de voir, durant un an, un élu ou un candidat s'en prendre à un ou une journaliste ou à un éditeur de presse si la suite de son mandat venait à subir les conséquences d'informations délivrées par un organe de presse", relèvent-ils jeudi dans un communiqué.

L'Association des avocats praticiens du droit de la presse a aussi estimé que la mesure revient à "anéantir un pilier de la loi sur la presse" et à "brider la critique à l'égard des élus".

Sur son blog, la députée Renaissance (majorité présidentielle) Violette Spillebout, rapporteure de la proposition de loi et en soutien de cet allongement, a répété qu'il s'agissait "d'une réponse aux enjeux contemporains que sont notamment l'insulte, la diffamation et la haine en ligne, devenues systématiques et massives".

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