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Le nouveau Premier ministre français Michel Barnier, ex-commissaire européen et ancien ministre de droite, a promis jeudi "des changements et des ruptures", après avoir été nommé par le président Emmanuel Macron dans l'espoir qu'il parvienne à faire sortir la France de l'impasse politique.
"Il s'agira de répondre, autant que nous le pourrons, aux défis, aux colères, aux souffrances, au sentiment d'abandon, d'injustice", a déclaré M. Barnier lors de sa prise de fonction, en citant parmi ses priorités l'école, la sécurité, l'immigration, le travail et le pouvoir d'achat. Il a également promis de "dire la vérité" sur "la dette financière et écologique" de la France.
Le nouveau Premier ministre, d'ores et déjà contesté par la gauche, devra user de toutes ses qualités diplomatiques pour former un gouvernement susceptible d'échapper à la censure parlementaire et mettre fin à la plus grave crise politique de la Ve République.
Sa nomination a provoqué le courroux de la gauche, première force de l'Assemblée, qui réclamait le poste de chef du gouvernement.
Comme ses autres partenaires de l'alliance de gauche Nouveau Front populaire (NFP), le groupe socialiste à l'Assemblée a annoncé qu'il censurerait le gouvernement Barnier, qui "ne dispose ni de la légitimité politique, ni de la légitimité républicaine".
"Nous entrons dans une crise de régime", a estimé sur X le patron des socialistes Olivier Faure.
"L'élection a été volée aux Français", a également réagi le chef de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon. "C'est la personnalité la plus proche des positions" du Rassemblement national (RN), le parti d'extrême droite, a-t-il jugé.
En Europe, le chancelier allemand Olaf Scholz a félicité jeudi M. Barnier, lui souhaitant "force et succès pour les tâches à venir".