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Européennes: les militants socialistes ont validé la liste conduite par Glucksmann

Les militants socialistes ont largement validé la liste de leur parti aux Européennes, qui sera conduite par le leader de Place Publique Raphaël Glucksmann, même si les deux formations n'ont toujours pas trouvé d'accord, et en dépit de critiques sur le manque de diversité des candidats.

Selon les résultats provisoires communiqués par le parti à l'AFP, les militants ont adopté la liste "avec près de 80% des voix". Même si les résultats n'étaient pas définitifs à minuit, la tendance ne peut pas s'inverser, précise le parti.

Raphaël Glucksmann est désormais officiellement le candidat du PS, comme il l'avait été en 2019, lorsqu'il avait recueilli 6,19 % des voix. Une ratification formelle des résultats est prévue samedi.

Mais le Parti socialiste et Place publique n'ont toujours pas trouvé d'accord, notamment sur le nombre de places réservées au petit parti sur la liste.

Créditée selon les sondages d'entre 8% et 10% des voix, cette alliance peut viser pour l'instant l'envoi d'une dizaine d'eurodéputés à Bruxelles et Strasbourg. Mais Place publique réclame trois places éligibles alors que le PS ne veut lui en accorder que deux: celles de Raphaël Glucksmann, et d'Aurore Lalucq, eurodéputée sortante.

"On a une demande hyper claire, ça va aboutir", assure l'entourage de Raphaël Glucksmann.

L'essayiste de 44 ans, résolument pro-européen, peut se targuer d'avoir en cinq ans réussi à se faire identifier sur ses combats au parlement européen, comme la cause des Ouïghours en Chine ou son soutien sans réserve à l'Ukraine.

Du côté du PS, le patron Olivier Faure souligne que M. Glucksmann est le candidat idéal et "l'homme politique le plus suivi sur Instagram".

Mais en interne, on affirme que les bons sondages actuels, qui le positionnent en tête des partis de gauche, sont surtout liés à "l'étiquette PS" de la liste, qui "porte une ligne de gauche radicale dans ses propositions, refuse l'outrance dans sa forme, et porte une forme de crédibilité".

Un parlementaire socialiste remarque aussi que "ça va être une négociation financière: qui apporte l'argent et les militants?".

- Image de "Parisien"-

Avec une majorité présidentielle qui s'est "droitisée", et La France insoumise qui "s'enfonce dans l'outrance", le PS espère bien récupérer "les déçus de la Macronie et les déçus de la Mélenchonie", explique un cadre socialiste.

Si "l'érosion des listes Insoumise et macroniste se confirme, la liste socialiste-Place publique, qui figure pour l'instant en troisième position des intentions de vote, pourrait être le foyer d'une reviviscence d'un pôle +?social-démocrate+ significatif", note le politologue Pascal Perrineau dans Le Figaro.

Dans la majorité, certains s'inquiètent en tout cas du candidat Glucksmann: "Des électeurs par paquets entiers sont prêts à voter pour lui aux européennes", pense un député.

Au RN, Marine Le Pen estime aussi en privé que "Glucksmann va faire un score", peut-être supérieur à celui de Renaissance.

Raphaël Glucksmann est aussi vu comme un danger par ses concurrents à gauche, Léon Deffontaines, tête de liste du PCF, l'accusant "d'incarner la social démocratie qui s'est toujours très bien accommodée du modèle libéral", et LFI, par la voix de son député François Ruffin, d'être "hors sol et déconnecté".

L'eurodéputé, fils du philosophe André Glucksmann et compagnon de la journaliste Léa Salamé, pâtit d'une image de "Parisien" qu'il tente de corriger, promettant d'aller "partout" sur le terrain, y compris là où la gauche est accusée d'avoir "trahi".

Le Parti socialiste se veut désormais à l'offensive. "C’est un parti rassemblé qui adopte ce soir très largement la liste des candidats socialistes qui mèneront la bataille pour les élections européennes", s'est félicité le PS dans une courte déclaration.

Il a notamment salué les bons scores de fédérations "où l'on doutait d’un résultat favorable", car dominés par des courants internes opposés à Olivier Faure, comme Paris (80%), l'Hérault (près de 70%), et la région Occitanie (70%).

Le casting avait en effet fait des remous dans le parti. Plusieurs responsables socialistes ont notamment critiqué un manque de diversité et de représentants des classes populaires en position éligible.

La présidente d'Occitanie, Carole Delga, qui jugeait son courant politique mal servi, avait ainsi critiqué "une déconnexion" de la liste avec la réalité des Français.

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