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"L'Europe est partout dans nos vies". Gabriel Attal s'est employé jeudi en Bretagne à marteler le message de la majorité, en net retard sur le Rassemblement national, donnant le ton de la mobilisation du camp présidentiel à un mois des élections européennes.
Face à "l'extrême-droite (qui) progresse dans tous les pays européens", "cette élection du 9 juin, c'est un référendum pour ou contre l’Europe. C'est ça la réalité", a lancé le Premier ministre jeudi après-midi lors d'une déambulation le long de la Marle, à Vannes.
"C'est une campagne qui se joue sur la mobilisation. Il faut mobiliser nos électeurs, les électeurs qui sont proeuropéens", a insisté M. Attal devant une foule largement acquise, en partie composée de militants, sous un soleil radieux.
Le chef du gouvernement avait choisi la Bretagne pour son premier déplacement de campagne, tandis que son gouvernement était sommé de se déployer sur l'ensemble du territoire, et que l'équipe de campagne s'est lancée dans une vaste opération de tractage du programme (six millions d'exemplaires imprimés).
La tête de liste Valérie Hayer s'est de son côté rendue à Bordeaux et sera en Corse vendredi et samedi. Elle retrouvera le Premier ministre pour un meeting lundi à Lyon.
Gabriel Attal a choisi la Bretagne car, a-t-il expliqué au Télégramme, "c'est une terre européenne et humaniste, résolument tournée vers l'avenir".
Une région considérée comme clé de l'électorat de la majorité, que celle-ci s'efforce de mobiliser pour conjurer les sondages qui la donnent largement distancée par le Rassemblement national et talonnée par la liste PS-Place Publique de Raphaël Glucksmann.
- Assurance-chômage -
Aucun député Rassemblement national n'a été élu en Bretagne dans la vague frontiste de 2022 et la majorité présidentielle y conserve de solides bastions, malgré la défaite emblématique du président de l'Assemblée nationale sortante, Richard Ferrand.
Le comité de soutien à la liste de Valérie Hayer est présidé par l'ancien ministre et ex-maire de Lorient Jean-Yves Le Drian.
Et la majorité présente "la liste la plus bretonne de toute cette campagne", a assuré M. Attal, glissant qu'"il n'y a pas de Breton éligible" sur les listes du PS, des Écologistes et de La France insoumise. Celle de la majorité en compte une: Marie-Pierre Védrenne (MoDem). Comme celle des Républicains (LR) avec Isabelle Le Callenec ou du RN avec Gilles Pennelle.
"L'Europe est partout dans nos vies", insiste Gabriel Attal, qui aligne dans le Télégramme les détails sur les financements européens bénéficiant aux Bretons (équipements numériques dans les écoles, Ehpad, entreprises...).
Le Premier ministre s'est d'abord rendu à Rohan (Morbihan) pour un échange avec une quinzaine de Français, dans la crêperie La Gavotte. Une discussion sur divers sujets (emploi, pêche, déserts médicaux) qui n'a guère porté sur l'Europe, et au cours de laquelle il a glissé qu'il annoncerait la semaine prochaines les contours de la future réforme de l'assurance-chômage.
Le chef du gouvernement a ensuite visité l'usine Olmix à Bréhan (Morbihan), spécialiste des solutions biosourcées pour l'élevage et l'agriculture, à qui, a-t-il souligné, "l'Europe a permis, avec 30 millions d'euros à la clé, de pouvoir investir dans la recherche".
Vendredi, M. Attal sera à La Rochelle pour une cérémonie de commémoration de l'abolition de l'esclavage. Puis il déambulera dans le centre-ville.
- "Pas de jour férié" -
"Pas de jour férié quand on est en campagne" est le mot d'ordre de Matignon vis-à-vis du gouvernement, sommé par le président de la République Emmanuel Macron de s'impliquer au maximum dans ces européennes qui s'annoncent délicates pour la majorité.
Une vingtaine de membres du gouvernement se déploient jeudi aux quatre coins du pays.
Le chef de l'État répondra à des questions d'internautes sur l'Europe samedi matin.
Il a aussi demandé à son Premier ministre de débattre face à la tête de liste du RN Jordan Bardella le 23 mai sur France 2.
Interrogé sur une possible recomposition gouvernementale avec la droite à l'issue des européennes, scénario qui circule jusqu'au sein du gouvernement, M. Attal a refusé de répondre au Télégramme. "Ces questions ne sont pas d'actualité, aujourd'hui. Les élections européennes sont des élections qui concernent l'Europe. Et je me battrai dans cette campagne pour le rappeler".