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Au ministère des Sports, faire vivre "l'héritage" olympique de l'été 2024 avec des crédits en moins

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Thomas SAMSON

Gil Avérous, maire de Châteauroux devenu ministre des Sports, a la charge de faire vivre "l'héritage" des JO de Paris pour que le "soufflé ne retombe pas" après l'été olympique et ce, malgré des crédits promis à la baisse comme dans tous les autres secteurs.

En cette période de rentrée, beaucoup de clubs et d'associations savent qu'il ne faut pas rater le coche des inscriptions, et que parfois il ne sera pas possible de satisfaire toutes les demandes.

Judo, natation, escrime, tennis de table ont fait les délices des audiences TV avec des médailles françaises. Combien Léon Marchand et les frères Lebrun feront-ils d'émules dans les piscines et dans les salles de sport de France ?

Lors de la traditionnelle passation de pouvoirs avec Amélie Oudéa-Castera au ministère des Sports, Gil Avérous a annoncé lundi que sa priorité serait de "répondre aux attentes des clubs", notamment sur le sujet "terre à terre" - mais nerf de la guerre - des créneaux de gymnases et de terrains mis à disposition des associations sportives pour "faire face à une augmentation assez conséquente du nombre de licenciés dans les clubs".

Fédérations et clubs s'attendent à un effet post-JO sur la pratique du sport amateur, mais il est encore trop tôt pour le mesurer.

"Il y a déjà un effet dans certaines fédérations, on en saura plus à la fin du mois", indiquait la semaine dernière David Lappartient, président du Comité olympique français (Cnosf), qui n'avait pas encore de chiffres à livrer lors du clap de fin des JO sur les Champs-Elysées.

"On va avoir un afflux de licenciés", observait récemment Rémy Delhomme, ex-escrimeur et candidat à la présidence de la Fédération française d'escrime, soulignant aussitôt "le manque de salles" disponibles mais s'interrogeant aussi sur la durée de cet engouement: "Combien vont rester l'année prochaine ?"

- Proche du terrain -

Les collectivités - premiers financeurs publics du sport en France - sont en première ligne.

"On a besoin d'un homme qui connaît bien les territoires. Si on doit gérer un héritage laissé par les JO, il faut quelqu'un qui soit de terrain", a estimé auprès de l'AFP l'ex-ministre des Sports Jean-François Lamour, qui juge le choix du maire de Châteauroux "très pertinent".

Avec un ministère de plein exercice qui ne comprend plus les JO mais reprend les traditionnelles missions "jeunesse" et "vie associative", Gil Avérous va aussi devoir répondre de crédits qui risquent fort d'être en baisse.

Lors du vote du budget l'an dernier, plusieurs parlementaires craignaient déjà pour ce budget post-JO.

D'après l'ancien député Régis Juanico, les crédits à attendre pour le prochain exercice budgétaire pourraient être amputés de près de "200 millions d'euros" d'après ses indications, avec une baisse programmée de la dotation liées aux JO.

Le sport, a lancé Amélie Oudéa-Castéra lors de la passation de pouvoirs, "apporte une contribution inestimable au PIB du bonheur". Avant d'inciter son successeur à se battre sur ce sujet: "En ces temps d'arbitrage budgétaire, lui a-t-elle dit, c'est une vérité qu'il faudra continuer à rappeler, cher Gilles."

"A nous de mettre en place des actions qui puissent convaincre Matignon dans les arbitrages de nous suivre sur les opérations les plus intéressantes", a répondu le nouvel entrant à la presse.

- JO d'hiver 2030 -

Le tout nouveau ministre ne s'est pas avancé sur un autre dossier, celui des JO d'hiver 2030, dont il n'a pas dit mot dans son discours d'introduction lors de la passation de pouvoir.

Ces Jeux doivent se tenir dans les Alpes françaises, mais du fait de la dissolution de l'Assemblée nationale et des élections législatives qui ont suivi, les 30 juin et 7 juillet, la garantie financière de l'Etat nécessaire pour boucler le dossier auprès du CIO est restée dans les limbes.

Aussi, mi-juillet, juste avant les JO de Paris, le CIO a-t-il attribué les JO d'hiver 2030 aux Alpes françaises sous conditions que cette garantie financière soit signée par le Premier ministre "avant le 1er octobre" et qu'elle soit ratifiée par le Parlement d'ici le 1er mars.

"Je peux vous garantir qu'effectivement le Premier ministre regarde ce dossier avec une attention particulière", a souligné Gil Avérous alors que Michel Barnier a été co-président du comité d'organisation des JO d'hiver d'Albertville en 1992.

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