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Un tribunal moscovite a prolongé vendredi la détention provisoire du coprésident d'un ONG de surveillance électorale, arrêté en août 2023 en pleine répression exacerbée, en Russie, de toute voix critique depuis l'attaque contre l'Ukraine.
Grigori Melkoniants sera en détention au moins "jusqu'au 17 août", a annoncé un juge du tribunal Basmanny, Boris Sarafine, selon une journaliste de l'AFP présente à l'audience.
M. Melkoniants risque jusqu'à six ans de prison. Il est accusé de liens avec le Réseau européen des organisations d'observation des élections (ENEMO), déclaré "indésirable" et donc interdit par les autorités russes.
Il est le coprésident de l'ONG russe Golos, réputée pour tenir un décompte minutieux de fraudes lors des élections en Russie et classée "agent de l'étranger".
Vendredi, à l'audience, M. Melkoniants a clamé son innocence et dénoncé ses conditions de détention, disant avoir été changé de cellule à huit reprises et avoir eu plus de 100 codétenus différents depuis son arrestation.
"C'est une épreuve difficile", a-t-il affirmé. A l'audience, l'accusation a, elle, exigé qu'il reste en détention préventive, en arguant qu'il pouvait tenter de fuir grâce à ses "contacts internationaux" .
"Je n'ai pas l'intention de fuir le pays et de me cacher. J'ai un objectif : me préparer au procès et obtenir la vérité", a rétorqué, en vain, M. Melkoniants.
En Russie, l'attaque à grande échelle contre l'Ukraine a été suivie d'une répression débridée contre toute dissidence, que ce soit des médias, des ONG ou de simples citoyens. Des milliers de personnes ont été réprimées, à coups de menaces, d'amendes ou de lourdes peines de prison.