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Une attaque à la voiture-bélier a fait huit blessés, dont certains en danger de mort, ce matin à Munich. Le conducteur, un demandeur d’asile afghan de 24 ans, a été interpellé. Le chancelier allemand qualifie les faits d’attentat et promet son expulsion.
L’attaque a semé la panique ce matin à Munich lorsqu’une voiture a foncé sur une manifestation, percutant des dizaines de personnes. Huit blessés sont à déplorer, certains étant en état critique. Le conducteur du véhicule, un ressortissant afghan de 24 ans, a été arrêté sur place.
Dans la soirée, le chancelier allemand a pris la parole, qualifiant les faits d’"attentat" et annonçant que l’auteur des faits serait expulsé.
Une attaque en plein contexte électoral
Cet attentat intervient dans un climat politique particulièrement tendu en Allemagne, à dix jours des élections législatives du 23 février. La question migratoire est au centre des débats, notamment après plusieurs attaques récentes impliquant des demandeurs d’asile.
"Les législatives ont lieu dans dix jours, le 23 février prochain. Et la question migratoire est clairement au cœur des débats depuis plusieurs semaines", explique Salomé Hénon Cohin, correspondante RTL info en Allemagne.
Elle rappelle qu’un drame similaire avait déjà bouleversé le pays il y a quelques semaines : "Une autre attaque, celle qui s'est déroulée fin janvier dans la ville bavaroise d’Aschaffenbourg, impliquait aussi un ressortissant afghan. Il avait tué deux personnes, dont un enfant de deux ans, dans une attaque au couteau."
Une droite conservatrice qui se rapproche de l’extrême droite
La montée des actes violents a relancé le débat sur l’immigration et la sécurité. Suite à l’attaque d’Aschaffenbourg, la droite conservatrice allemande avait tenté de faire passer une loi sur le durcissement des politiques migratoires au Bundestag avec le soutien de l’AfD, le parti d’extrême droite. Un rapprochement inédit qui a suscité une vague de contestation à travers le pays.
"Ce drame avait bouleversé l'Allemagne et avait rapidement été récupéré par les politiques, notamment la droite conservatrice, qui quelques jours plus tard avait essayé de faire passer une loi au Bundestag avec l'aide des voix de l'AfD, donc de l'extrême droite, une première ici en Allemagne", précise notre correspondante.
Finalement, le projet de loi n’a pas été adopté, mais "le rapprochement idéologique a bien eu lieu, ce que regrettent des centaines de milliers d'Allemands qui sont donc descendus dans les rues ces dernières semaines pour dire non à la fin de ce qu'on appelle ici le cordon sanitaire", conclut-elle.
