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Les Etats membres de l'Union européenne ont donné jeudi leur feu vert à une taxation des céréales russes importées dans l'UE. La mesure avait été proposée par la Commission européenne en mars dans le but d'empêcher Moscou de financer la guerre en Ukraine par les recettes de ces exportations.
"Les nouveaux tarifs fixés aujourd'hui visent à mettre un terme aux importations de céréales en provenance de Russie et du Belarus dans l'Union européenne", a relevé le ministre belge des Finances, Vincent Van Peteghem, au nom de la présidence belge du Conseil. "Ces mesures empêcheront donc la déstabilisation du marché céréalier de l'UE, stopperont les exportations russes de céréales produites dans les territoires ukrainiens et empêcheront la Russie d'utiliser les revenus des exportations vers l'UE pour financer sa guerre d'agression contre l'Ukraine."
Les nouveaux tarifs douaniers seront d'application à partir du 1er juillet. Ils couvrent les céréales, les graines oléagineuses et leurs produits dérivés, ainsi que pour la pulpe de betterave en pellets et les pois secs en provenance de Russie et du Belarus. Les importateurs européens ne paient actuellement pas de droits de douane sur ces produits, ou très peu. En revanche, les nouvelles règles n'affecteront pas le transit de ces produits via l'UE.
La Russie a exporté 4,2 millions de tonnes de céréales, d'oléagineux et de produits dérivés vers l'UE en 2023, pour une valeur de 1,3 milliard d'euros. Et les chiffres sont en hausse, signalait la Commission européenne en mars. L'UE craignait que la Russie ne tente de rediriger d'importants volumes pour déstabiliser le marché européen.
Les produits russes et bélarusses ne représentent toutefois qu'un petit pourcentage de la taille totale du marché européen. Le priver des produits russes ne risquerait donc pas de faire grimper les prix en Europe, selon la Commission. Le Conseil souligne en outre que la Russie s'approprie d'importants volumes de ces produits dans les territoires ukrainiens qu'elle occupe illégalement, et les achemine vers ses marchés d'exportation en tant que produits prétendument russes.