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Les dirigeants européens trouvent un accord sur une aide de 50 milliards d'euros pour l'Ukraine

Les chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne se sont accordés jeudi matin, avec une rapidité surprenante peu après l'ouverture d'un sommet extraordinaire à Bruxelles, sur l'aide 2024-2027 de 50 milliards d'euros à l'Ukraine, dans le cadre du budget de l'UE.

Il s'agissait là du point de blocage sur lequel le Premier ministre hongrois Viktor Orban avait placé un veto depuis plusieurs semaines, faisant partiellement capoter le dernier sommet de décembre et forçant la convocation de ce sommet extraordinaire.  

"Cet accord garantit un financement stable, prévisible et à long terme pour l'Ukraine. L'UE prend l'initiative et la responsabilité de soutenir l'Ukraine ; nous savons ce qui est en jeu", s'est réjoui Charles Michel, sur le réseau X.  

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'est félicitée de cette "bonne journée pour l'Europe". Elle a aussi mis l'accent sur deux autres volets de la révision à mi-parcours du budget pluriannuel de l'UE, à laquelle était liée l'aide à l'Ukraine, à savoir la lutte contre l'immigration illégale et le soutien à la compétitivité européenne (le mécanisme "STEP").  

Ce déblocage rapide, d'autant plus important pour Kiev que l'aide américaine est elle toujours bloquée entre républicains et démocrates, est notamment lié à une mention sibylline, dans les conclusions, selon laquelle le Conseil européen invitera d'ici deux ans, "si nécessaire", la Commission à formuler une proposition de révision dans le contexte du prochain budget pluriannuel, apprenait-on de source officielle.    

Une "très faible" concession à Viktor Orban, puisque ce dernier devrait convaincre ses pairs à l'unanimité pour modifier la décision de ce jour, commentait une autre source.   D'autres garanties sont ajoutées à l'accord dégagé à 26 en décembre dernier, telles que l'élaboration d'un rapport annuel par la Commission sur la mise en œuvre de l'instrument financier (dit "facilité pour l'Ukraine") et un débat entre dirigeants sur cette mise en œuvre.    

Très attendu, l'accord européen est le fruit de réunions bilatérales et multilatérales de ces mercredi soir et jeudi matin. Ayant de manière inhabituelle évité les caméras à son arrivée, Viktor Orban avait été convié, avant l'ouverture du sommet, à une réunion avec le président du Conseil Charles Michel, la présidente de la Commission Ursula Von der Leyen, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, ainsi que la Première ministre italienne Giorgia Meloni.  

Il revient désormais à la présidence belge du Conseil de l'UE de faire atterrir au plus vite, au niveau des ministres européens et du Parlement européen, la révision à mi-parcours du cadre financier pluriannuel, la facilité pour l'Ukraine et le mécanisme STEP. Des trilogues débuteront dès lundi à Strasbourg.  

Le sommet extraordinaire se poursuivait jeudi avec les questions du soutien militaire à l'Ukraine et de la situation au Proche-Orient. La protestation des agriculteurs européens s'ajouterait aussi au menu des dirigeants.

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