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Les autorités allemandes ont annoncé dimanche le décès d'un policier blessé vendredi lors d'une attaque visant un rassemblement anti-Islam à Mannheim, qu'un ministre a directement imputée au "terrorisme islamiste".
Âgé de 29 ans, le policier, qui avait été poignardé à la tête, "a été opéré en urgence à plusieurs reprises et plongé dans un coma artificiel mais a fini par succomber", ont indiqué le parquet et la police de cette ville du sud-ouest de l'Allemagne, dans un communiqué commun.
L'attaque en plein centre-ville, qui a fait cinq autres blessés, avait été qualifiée d'"attentat" vendredi par le chancelier Olaf Scholz.
"Je suis profondément bouleversé par le fait que ce courageux officier de police ait succombé à ses graves blessures après la terrible attaque de Mannheim", a-t-il commenté dimanche soir sur son compte X.
L'agresseur, un homme de 25 ans né en Afghanistan et installé dans le pays depuis 2014, a été blessé par balles lors de l'intervention des forces de l'ordre et n'a pu encore être interrogé.
Selon les enquêteurs, il est encore trop tôt pour déterminer avec certitude ses motivations.
La ministre de l'Intérieur, Nancy Faeser, a toutefois de nouveau évoqué dimanche soir la possibilité d'une piste islamiste, comme elle l'avait fait vendredi.
"Si un motif islamiste est confirmé, cela montre à quel point nous devons continuer à lutter contre le terrorisme islamiste. Nos services de sécurité ont les milieux islamistes bien en ligne de mire et continuent de renforcer cette lutte", a-t-elle dit dans un communiqué.
"Tolérance mal placée"
Le ministre des Finances, Christian Lindner, un des poids lourds du gouvernement de coalition en tant que chef du parti libéral FDP, a lui directement mis en cause "le terrorisme islamiste" dimanche, sur son compte X.
"La mort du jeune policier me touche beaucoup et ce qui se passe dans notre pays me met en colère", a-t-il ajouté. "Il faut en finir avec une tolérance mal placée", a-t-il ajouté.
Les autorités ont indiqué ces derniers mois avoir déjoué plusieurs projets d'attentats présumés fomentés par cette mouvance.
Par ailleurs, la tenue de manifestations en Allemagne ces dernières semaines - dans le contexte de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien du Hamas - d'islamistes réclamant l'instauration d'un califat, a suscité de vives protestations.
Des images de l'agression de Mannheim ont été diffusées sur les réseaux sociaux, qualifiées d'"horribles" par Olaf Scholz.
On y voit l'agresseur, armé d'un poignard, s'en prendre d'abord à plusieurs membres du Mouvement citoyen Pax Europa (BPE), qui entend dénoncer l'islam politique en Allemagne et s'apprêtait à organiser une réunion publique.
Parmi les personnes blessées figure l'une des personnalités les plus en vue de cette formation, Michael Stürzenberger, connu depuis des années comme militant anti-islam en Allemagne et proche de l'extrême droite.
Le policier décédé a été frappé par derrière de plusieurs coups de couteau à la tête alors qu'il tentait de s'interposer, avant qu'un autre membre des forces de l'ordre n'arrête l'agresseur en lui tirant dessus.
Ce dernier, installé dans la région de Mannheim, est marié et père de deux enfants.
L'attentat a aussi suscité une passe d'armes politique entre le gouvernement et le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), en pleine campagne pour les élections européennes.
La codirigeante de cette formation, Alice Weidell, a présenté samedi ses excuses pour avoir, lors d'un meeting, relayé une fausse déclaration imputée à la ministre de l'Intérieur, lui faisant dire qu'elle était opposée à la diffusion d'images de l'attaque pour ne pas gonfler les rangs de l'AfD.
"Nous nous opposons fermement à la désinformation et à l'instrumentalisation du terrible acte de violence survenu à Mannheim", l'a réprimandée dimanche sur X le ministère.
Selon le média allemand t-online, l'information trompeuse a été lancée sur les réseaux sociaux par un membre de l'AfD.