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L'Allemagne a abandonné son projet de retirer le mot "race" de sa Constitution en raison de réserves exprimées par la communauté juive et d'obstacles juridiques, ont indiqué vendredi à l'AFP des sources proches de la coalition au pouvoir.
Les groupes parlementaires des sociaux-démocrates du chancelier, des Verts et des Libéraux du FDP, chargés de faire avancer cette initiative inscrite dans le contrat de coalition, ont souscrit à l'avis du président du Conseil central des juifs Josef Schuster, ont déclaré ces sources confirmant des informations de presse.
Il s'était opposé à la suppression d'un mot qui rappelait aussi, selon lui, la persécution et l'assassinat de millions de personnes, "en premier lieu des juifs et des juives".
Le passage incriminé de la Constitution allemande de 1949 est l'article 3, selon lequel "nul ne doit être discriminé ni privilégié en raison de son sexe, de son ascendance, de sa race, de sa langue, de sa patrie et de son origine, de sa croyance, de ses opinions religieuses ou politiques".
L'objectif n'a jamais été de "supprimer entièrement le concept, mais de le remplacer" par un équivalent moins connoté, précisent les sources.
Mais ce remplacement s'est également avéré compliqué au niveau juridique. Les responsables ont planché sur une formulation garantissant "le même niveau de protection", sans qu'un "équivalent" ait été trouvé, ajoutent-elles.
La porte-parole du ministère de la Justice a décliné tout commentaire.
Les conservateurs, qui ont d'ores et déjà salué la nouvelle, arguent aussi que le mot a justement été inscrit dans le texte fondateur de la République fédérale d'Allemagne afin de se démarquer nettement de la politique criminelle des nazis.
Le débat à ce sujet est récurrent en Allemagne.
Le terme "race" est critiqué, car il sous-entend indirectement l'existence de races humaines différentes.