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Le célèbre "sentier de l'amour" serpentant entre terre et mer dans le parc italien des Cinque Terre (nord-ouest) rouvre ce week-end au public à l'issue de longs travaux entamés après qu'une coulée de boue en 2012 l'eut rendu impraticable, mais il faudra présenter une réservation payante pour y accéder.
Le sentier a été sécurisé et reconstruit dans le cadre d'un projet de restauration de 23 millions d'euros, qui a requis l'utilisation d'un hélicoptère pour le transport des matériaux et obligé les ouvriers à travailler suspendus à la falaise par des cordes et des câbles.
Il sera ouvert aux habitants des environs et aux propriétaires de résidences secondaires à partir de samedi, tandis que les touristes pourront y accéder à compter du 9 août à condition d'avoir une réservation.
Les billets sont disponibles uniquement en ligne (www.viadellamore.info) au tarif unique de cinq euros. L'accès est gratuit aux enfants jusqu'à trois ans et aux personnes invalides.
Classée au patrimoine mondial par l'Unesco en 1997, la "via dell'Amore", longue de 920 mètres et à pic sur la mer, relie les villages de Manarola et de Riomaggiore.
Présentée comme "la promenade la plus romantique du monde", elle a été réalisée à flanc de montagne dans les années 30 dans le cadre du chantier de construction de la ligne ferroviaire reliant Gênes, le chef-lieu de la Ligurie, au port de La Spezia.
La décision de rendre payante la "Via dell'Amore" s'inscrit dans un contexte de forte augmentation du nombre des touristes dans la région. L'année dernière, la municipalité de Riomaggiore a ainsi enregistré quatre millions de visiteurs.
"L'objectif est de gérer les flux touristiques et non de réduire le nombre des touristes, car nous devons trouver un équilibre entre le tourisme, le territoire et l'agriculture. Nous ne sommes pas opposés au tourisme mais nous avons compris qu'il faut le gérer", a expliqué à l'AFP Fabrizia Pecunia, le maire de Riomaggiore.
Le tourisme constitue 13% du PIB de l'Italie. Toutefois, certains sites, notamment les Cinque Terre, mais aussi Florence et Venise, souffrent de surtourisme, suscitant de plus en plus d'inquiétudes.
Cette année, Venise a expérimenté un système de tickets payants pendant les périodes de pointe, afin de tenter de mieux gérer les flux de visiteurs.
Ministre du Tourisme au sein du gouvernement ultraconservateur dirigé par Giorgia Meloni, Daniela Santanche a rejeté la semaine dernière les mises en garde contre le surtourisme en Italie : "Mais quel surtourisme ! Ne nous plaignons pas qu'il y ait trop de touristes. Ils ont aussi le droit de voir ce que nous apprécions tout au long de l'année".