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Européennes: Macron relance l'idée d'un débat avec Le Pen

"Je suis à sa disposition": à l'approche des européennes, pour lesquelles son camp est en difficulté, Emmanuel Macron a relancé samedi l'idée d'un débat avec Marine Le Pen qui appelle toujours le chef de l'État à mettre en jeu sa démission ou une dissolution.

La partie de ping-pong autour de cet hypothétique face-à-face continue donc alors que l'horizon du 9 juin ne s'éclaircit pas pour la majorité macroniste.

"Si on pense que c'est une élection où se joue une partie du destin de la France, ce que je crois, il faut débattre. La balle est dans son camp", a ainsi lancé le chef de l'Etat dans un entretien au Parisien paru samedi.

De l'avion du retour de Nouvelle-Calédonie, où il a effectué une visite-éclair jeudi, le chef de l'Etat a ravivé la possibilité d'un débat face à la présidente du groupe du Rassemblement national à l'Assemblée, évoquée ces derniers jours dans la presse.

Une idée née d'une conversation informelle avec des proches lors de l'enregistrement de ses voeux fin décembre 2023 et ressortie des cartons alors que son camp est largement distancé dans les sondages par le RN.

Mais en l'état, une réédition des débats qui ont marqué l'entre-deux-tours des présidentielles de 2017 et 2022 paraît incertaine au vu des conditions posées par Mme Le Pen.

"Si le président de la République, qui est le chef de l'État et non le chef de la majorité, descend dans l'arène électorale, alors il doit s'engager à en tirer les conséquences", a-t-elle réagi samedi.

La semaine dernière, elle avait assuré qu'elle donnerait la réplique au président "avec plaisir", à condition qu'il "mette sur la table sa démission ou la dissolution de l'Assemblée" après les européennes. Une exigence répétée samedi.

Et rejetée dans la foulée par Emmanuel Macron. "Il faut aller sur les enjeux européens. Pas rester cachée. Et c'est pas une élection qui doit changer la Constitution", a-t-il lancé samedi de Tourcoing, au micro de BFMTV, peu avant la finale de la coupe de France à Lille.

Précédemment, Marine Le Pen s'est dite ouverte à un face-à-face mais seulement après les élections européennes "en septembre".

Mais pour M. Macron l'offre ne court que jusqu'au scrutin. "Après l'élection, ce débat n'aura plus d'intérêt: je suis président de la République", fait-il valoir.

- "Assurance-vie" -

Le chef de l'Etat a également épinglé "l'ambiguïté lâche du RN" sur la question européenne, déplorant que le "débat" d'idées à l'approche des élections soit "dans la ouate".

Selon différentes enquêtes d'opinion à quinze jours du scrutin, le Rassemblement national recueille de 30% à 33% des intentions de vote, devant la majorité macroniste autour de 16%, et la liste PS-Place Publique de Raphaël Glucksmann, donnée entre 14 et 15%.

"On verra le 9 juin", a assuré le chef de l'État, exhortant toutefois les Français à se garder des candidats lepénistes: "réveillez-vous et regardez-les de près !"

Dans la foulée du débat télévisé qui a déjà opposé le Premier ministre Gabriel Attal à la tête de liste RN Jordan Bardella, M. Macron a balayé les critiques l'accusant de scénariser un duel unique entre son camp et l'extrême droite, un jeu qualifié de dangereux par ses opposants et même au sein de sa majorité.

"Je n'installe aucun match. On a les adversaires que le peuple nous donne", dit-il au Parisien. Sans convaincre ses opposants. "Cette manière de s'asseoir sur l'équité démocratique est insupportable et fait monter l'extrême droite", a réagi sur X Raphaël Glucksmann, tête de la liste PS/Place publique.

Son homologue de la liste LR, François-Xavier Bellamy, a jugé qu'Emmanuel Macron "trahit l'esprit et la règle de nos institutions" car "Marine Le Pen est sa meilleure assurance-vie".

"Gabriel Attal voulait voler au secours de Valérie Hayer. C'est désormais Emmanuel Macron qui veut voler au secours de Gabriel Attal. La prochaine étape c'est qui ? Ursula von der Leyen ? Joe Biden ?", a ironisé la tête de liste RN Jordan Bardella.

Quant à l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, il a également proposé un débat au chef de l'Etat. "Au moins, il y aurait une vraie différence. Depuis 2022, il y a 3 blocs dans ce pays ! Ils voudraient l'oublier", a-t-il déploré

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