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En Autriche après la victoire de l'extrême droite, le début du "jeu de poker"

Herbert Kickl est-il un roi nu ? Au lendemain de la victoire historique de l'extrême droite, les tractations en coulisses ont déjà commencé lundi pour former une coalition, mais le chef du FPÖ risque fort d'être exclu du pouvoir.

"Vainqueur, et maintenant ?", titre le quotidien Kurier, car personne ne veut s'allier à ce politicien de 55 ans jugé bien trop radical: portant un agenda illibéral et anti-européen, il est opposé aux sanctions contre la Russie.

Face à ce barrage, il pourrait connaître le même sort que Geert Wilders aux Pays-Bas, qui a dû renoncer à ses ambitions de Premier ministre, ou que le Rassemblement national (RN) français, écarté par le front républicain.

En obtenant 28,8% des voix devant les conservateurs, Herbert Kickl a fait mieux que ses prédécesseurs, Jörg Haider et Heinz-Christian Strache.

La balle est désormais dans le camp du président de la République, Alexander Van der Bellen, issu des écologistes.

"La tradition veut qu'il remette le mandat au parti arrivé premier", rappelle Andreas Eisl, chercheur à l'institut Jacques Delors.

Mais il n'a pas caché ses réticences envers Herbert Kickl et a prévenu: le gouvernement doit obtenir le soutien d'une majorité de 92 députés, et ne remettre en cause ni les fondements de la démocratie, ni les engagements de l'Autriche à l'étranger.

Le chef d'Etat a aussi le pouvoir de confier la tâche aux conservateurs de l'ÖVP (26,3%), même s'ils enregistrent la plus lourde défaite de leur histoire.

Une formule inédite pourrait voir le jour selon cet analyste, avec "une coalition tripartite" alliant l'ÖVP, les sociaux-démocrates du SPÖ (21,1%) et le petit parti libéral Neos (9,2%).

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