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La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé, mercredi, mais Nasdaq et S&P 500 ont réussi à atteindre de nouveaux records en clôture, dans un marché peu fréquenté, qui a bien accueilli les nouveaux signes de ralentissement de l'activité économique américaine.
Le Nasdaq a gagné 0,88% et l'indice S&P 500 a pris 0,51%, tandis que le Dow Jones a cédé 0,06%. Il s'agit du 35e record en clôture pour le S&P 500 depuis le début de l'année.
La séance a été écourtée de trois heures en raison de la proximité de la fête nationale du 4 juillet, jeudi, lors de laquelle Wall Street sera fermée, avant de rouvrir vendredi.
La journée de mercredi a été marquée par la publication d'une série de données macroéconomiques, qui ont toutes témoigné d'un essoufflement de l'économie américaine.
Pour Quincy Krosby, analyste de LPL Financial, avec l'accumulation de données dégradées ces dernières semaines, le marché s'attend à ce que la banque centrale américaine (Fed) mette davantage en avant, dans sa communication, le plein emploi.
Ce dernier fait partie des deux missions prioritaires de la Fed, avec la maîtrise de l'inflation.
Préserver l'emploi pourrait inciter l'institution à relâcher la pression monétaire actuellement à l’œuvre et à diminuer ses taux prochainement, ce que la place new-yorkaise verrait d'un bon œil.
Pour Art Hogan, analyste de B. Riley Wealth Management, ce sentiment a été nourri par les déclarations, mardi, du président de la Fed, Jerome Powell, qui a salué des progrès dans la lutte contre l'inflation.
"La tonalité du marché a changé en ce qui concerne une baisse de taux en septembre", qui paraît quasiment acquise, pour les opérateurs, a-t-il rapporté.
Selon le cabinet ADP, le secteur privé a créé 150.000 emplois en juin, sensiblement moins que les 165.000 attendus par les économistes.
Quant aux nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage, elles ont encore monté.
Dernier instantané de l'économie américaine, mercredi, l'indice ISM d'activité dans les services s'est affaissé à 48,8 en juin, contre 53,8 en mai. Il indique une contraction, alors que les économistes voyaient le secteur rester en nette expansion (52,7).
"C'est potentiellement un signal d'alarme quant à la trajectoire de croissance", a estimé, dans une note, Rubeela Farooqi, analyste de High Frequency Economics.
Dans cet environnement, les taux obligataires ont replié la voilure. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans s'affichait à 4,35%, contre 4,43% la veille en clôture.
La détente des taux obligataires a soutenu le marché actions, a souligné Art Hogan.
Pour autant, "les volumes sont abyssaux", en l'absence de nombreux opérateurs qui profitent déjà du long week-end, "donc il ne faut pas lire grand-chose dans les mouvements du marché d'ici à la semaine prochaine", a prévenu l'analyste.
A la cote, les semi-conducteurs ont tenu, comme souvent depuis deux ans, les rênes du Nasdaq, que ce soit Nvidia (+4,57%), Broadcom (+4,33%) ou Micron (+3,19%). L'indice a aussi été tiré par Tesla (+6,54%), toujours sur l'élan de mardi, après l'annonce de chiffres de ventes trimestrielles meilleurs que prévu aux Etats-Unis.
Le titre a gagné près de 50% depuis un creux, début juin.
Paramount Global s'est élevé (+6,90%) après que plusieurs médias américains ont fait état d'un accord de rachat de la holding de contrôle du groupe de divertissement, National Amusements, par Skydance Media, qui a notamment produit la série des "Mission: Impossible".
Dans un second temps, Skydance fusionnerait ses activités avec celles de Paramount Global, en quête d'un partenaire depuis de longs mois.
Le conseil d'administration de Southwest Airlines (+1,57%) a mis en place un mécanisme, dit de "pilule empoisonnée", pour contrer la montée au capital de la société d'investissement alternative (hedge fund) Elliott, qui contrôle déjà 11% des titres de la compagnie.
Southwest va octroyer aux porteurs un droit qui leur permettra d'acquérir des titres supplémentaires si un actionnaire dépasse le seuil de 12,5% du capital, ce qui diluerait la participation d'Elliott.