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Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées mercredi à Bruxelles pour témoigner leur solidarité avec les travailleurs des filières de production de vêtements du Bangladesh notamment. L'action, mettant en scène un défilé de mode "décalé", a pointé le "manque d'engagement crédible" des géants du jeans comme Levi's.
"Onze ans après l'effondrement de l'usine textile Rana Plaza au Bangladesh, nous rappelons la nécessité d'agir contre l'impunité des entreprises", ont insisté les organisateurs, les plateformes achACT et Schone Kleren Campagne.
Malgré la prise de conscience des conditions de travail dans ces filières textiles mondialisées, "des ouvriers meurent encore sur leur lieu de travail", ont-ils alerté. Si le drame du Rana Plaza a débouché sur l'Accord international sur la santé et la sécurité dans l'industrie du textile et de la confection - rendant les usines du Bangladesh et du Pakistan plus sûres - "de grandes marques comme Levi's, Lee et Wrangler refusent toujours de s'y engager", ont déploré les manifestants.
"Ces entreprises considèrent que leurs propres audits sont efficaces. Or en 2020, Levi's rapportait elle-même que 50% de ses usines en Asie du Sud et 57% de ses usines en Asie du Nord ont connu des problèmes de santé et de sécurité", a expliqué la coordinatrice d'achACT, Sanna Abdessalem.
Plus de la moitié des usines qui fournissent Levi's au Bangladesh sont couvertes par cet accord international. "Le géant du jeans profite ainsi des avancées du programme sans y participer financièrement ni politiquement", a continué Sanna Abdessalem. "Il est urgent que toutes les enseignes qui s'approvisionnent au Bangladesh et au Pakistan s'y engagent."
L'action se tient en marge du vote d'une directive européenne sur le devoir de vigilance des entreprises, qui a lieu mercredi à Strasbourg. Cette loi imposerait aux multinationales de veiller aux respects des droits sociaux et environnementaux sur toutes leurs chaînes de fabrication.