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Menace d'attentats sur le réseau SNCF: ouverture du procès contre le "groupe AZF"

Le procès de Michel D. et Perrine R., qui sous le mystérieux sigle "groupe AZF" avaient menacé il y a vingt ans de faire exploser des bombes sur les voies ferrées si l'Etat ne leur versait pas une rançon, s'est ouvert mardi devant le tribunal correctionnel de Paris.

Chef d'entreprise à la retraite,Michel D., 76 ans, et son ancienne employée Perrine R., 61 ans, formatrice en bâtiment, doivent répondre du délit d'association de malfaiteurs et de fabrication et détention sans autorisation d'engins explosifs.

Ils encourent dix ans de prison.

Michel D., fines lunettes et cheveux gris, en pull gris à col roulé, et Perrine R., fines lunettes et cheveux courts, en pull blanc et pantalon noir, tous deux sous contrôle judiciaire, comparaissent libres à l'audience.

L'affaire avait éclaté fin 2003 quand un groupe dénommé "AZF" avait annoncé avoir enfoui "une série de bombes" sous le ballast de voies ferrées et promettait de les faire exploser à défaut du versement par l'Etat d'une rançon de 4 à 8 millions d'euros.

Les menaces avaient été prises très au sérieux à l'Elysée et au ministère de l'Intérieur, qui avaient reçu entre décembre 2003 et mars 2004 neuf lettres signées "AZF", un sigle jusque-là inconnu se présentant comme "groupe de pression à caractère terroriste secrètement créé au sein d'une confrérie laïque à spécificité éthique et politique".

L'affaire avait été également marquée par la rocambolesque correspondance, via la rubrique "Messages personnels" du quotidien Libération, entre "Mon gros loup" (AZF) et "Suzy" (police) afin d'organiser comme un jeu de piste le largage de la rançon par hélicoptère.

Sur les indications du groupe, les autorités avaient retrouvé le 21 février 2004 une première bombe - "sophistiquée" et en état de fonctionner - sur la ligne Paris-Toulouse à hauteur de Folles (Haute-Vienne).

Une seconde bombe avait été découverte fortuitement par un agent SNCF le 24 mars 2004 dans l'Aube, sur la voie Paris-Troyes-Bâle. Le lendemain, le groupe "AZF" annonçait par courrier aux autorités la suspension de son action, en précisant: "sans rancune et à bientôt".

Le dossier aurait pu tomber aux oubliettes sans la dénonciation, en septembre 2017, de l'ex-compagnon de Perrine R.

Interpellés en juin 2018, les deux membres du groupe "AZF" avaient immédiatement reconnu les faits mais démenti avoir cherché à instaurer "la terreur" dans le pays, n'ayant jamais souhaité donner de publicité à leurs menaces.

Se définissant comme "un peu inventeur", l'ex-chef d'entreprise avait expliqué aux enquêteurs que la rançon devait servir à réaliser des "prototypes opérationnels pour la production et l'utilisation d'énergies nouvelles non polluantes et illimitées".

Leur procès est prévu jusqu'à vendredi.

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