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Le SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement a annoncé jeudi de nouvelles mesures pour lutter contre la pollution de l'eau par le bentazone, un herbicide utilisé en agriculture. Des concentrations trop élevées de cette substance ont été relevées en Wallonie et en Flandre et affectent la potabilité de l'eau.
Le bentazone, principe actif de plusieurs produits phytopharmaceutiques, est utilisé pour protéger les cultures. "Le problème, c'est qu'on le retrouve ensuite dans les eaux souterraines", retrace Olivier Guelton, qui dirige la cellule Autorisation des produits phytopharmaceutiques du SPF Santé. Le recours à ce produit a alors été interdit pour les cultures qui s'étalent sur d'importantes surfaces, dès 2004 pour les pommes de terre, en 2007 pour le maïs (plus de 100.000 hectares) et les céréales (entre 150.000 et 200.000 hectares). Le bentazone reste toutefois autorisé pour la culture des pois et des haricots, dont les parcelles sont plus limitées (15.000 à 20.000 hectares) et pour laquelle il n'existe pas encore d'alternative.
Néanmoins, "d'après des recherches récentes, la situation ne semble pas s'être améliorée", déplore le Service public fédéral. De nouvelles restrictions viennent dès lors s'ajouter.
Avant d'utiliser le bentazone, l'agriculteur doit désormais vérifier que ses terres ne sont pas situées dans une zone de captage d'eau destinée à la consommation humaine. De plus, l'usage du produit est uniquement autorisé sur les parcelles où il ne peut infiltrer les eaux souterraines.
Les cultures traitées doivent en outre être semées à cinq mètres de distance des cours d'eau. Enfin, les parcelles sur lesquelles seront semées des cultures traitées au bentazone doivent être enregistrées. La vente de bentazone n'est autorisée qu'aux agriculteurs disposant de cet enregistrement, afin de mener des contrôles.
Si la situation ne s'améliore pas d'ici l'été, l'utilisation du bentazone sera interdite pour toutes les cultures.