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La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,30% mardi, lâchant encore un peu des gains du rebond initial de lundi, refroidie par des chiffres de l'inflation dans la zone euro et scrutant encore la vie politique française.
L'indice vedette CAC 40 a reculé de 22,84 points pour finir à 7.543,15 points, après être tombé bien en dessous des 7.500 points en milieu de séance. Lundi, il avait gagné 1,09%, après avoir bondi jusqu'à 2,8% dans les premiers échanges.
Le marché s'est "figé" dans le sentiment que le deuxième tour des élections ne permettra pas de dégager une majorité absolue pour le Rassemblement national, la dernière force politique qui peut encore y prétendre, estime David Kruk, responsable du trading de La Financière de l'Echiquier.
Plus de 210 candidats se sont désistés dans une tentative de constitution d'un "front républicain" contre le parti d'extrême droite, selon un décompte réalisé par l'AFP.
Ce sentiment devrait rester "jusqu'à dimanche", avec les acteurs du marché s'accommodant de la paralysie parlementaire qui pourrait en résulter, selon M. Kruk.
Signe de la détente des investisseurs, l'écart entre le taux d'intérêt pour l'emprunt français à 10 ans et son équivalent allemand, qui fait référence en Europe, s'est encore réduit.
L'emprunt français à 10 ans évolue autour de 3,32%, contre 2,60% pour l'Allemand, soit un écart de 72 points de base alors qu'il a culminé à plus de 85 points de base un peu avant le premier tour des élections.
Mais les élections françaises ne sont pas le seul événement que scrutent les investisseurs. Mardi, ils ont reçu une mauvaise nouvelle avec des chiffres de l'inflation pour la zone euro peu favorables, et notamment supérieurs aux attentes dans certains domaines clefs, comme les services.
Cela vient renforcer le discours de prudence tenu lundi par la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde.
Toutefois, le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, a donné un nouvel élan aux marchés après avoir affirmé voir des progrès dans la désinflation aux Etats-Unis, rapporte David Kruk.
Il a aussi répété que la Fed "attendait d'avoir davantage confiance" dans le ralentissement de la hausse des prix "avant de commencer à assouplir la politique monétaire".
Michelin freiné
Michelin a perdu 3,10% à 34,98 euros, la pire performance du CAC 40, au lendemain d'un appel préparatoire avec des analystes en amont des résultats semestriels. L'entreprise a prévenu que la dynamique des ventes en volumes est plus faible qu'attendu, ont rapporté les analystes.
Cora passe chez Carrefour
Le géant de la distribution Carrefour (+0,86% à 13,51 euros) a annoncé lundi soir racheter officiellement au groupe belge Louis Delhaize les magasins Cora qui passeront sous l'enseigne Carrefour ainsi que les magasins Match qui conserveront la leur.
Sodexo sanctionné
Le groupe de restauration collective et de services Sodexo a vu la croissance de son chiffre d'affaires ralentir légèrement avec l'inflation, mais a confirmé ses objectifs annuels grâce à, notamment, une évolution "robuste" des services de restauration.
Sanctionné, son titre a lâché 4,73% à 81,65 euros.