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La Bourse de Paris a fini en baisse de 0,21% lundi, avant une très attendue baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi pour sa réunion de politique monétaire, une première depuis mars 2020.
L'indice vedette CAC 40 a perdu 15,81 points, à 7.449,44 points. Vendredi, il avait progressé de 0,41%, et a avancé de 1,54% sur la semaine.
"Faute de publications et d'impulsion du côté de Wall Street, le marché français a lui aussi manqué" de carburant "avant la réunion de la Fed", explique à l'AFP Céline Weill-Alliel, gérante chez Uzès Gestion.
Après un cycle de onze hausses, la Réserve fédérale américaine (Fed) doit abaisser pour la première fois ses taux directeurs, qui se situant depuis juillet 2023 dans la fourchette de 5,25% à 5,50%, au plus haut en deux décennies.
Dans ce contexte, les investisseurs n'arrivent pas à trancher nettement entre une baisse modérée de 0,25 point de pourcentage ou une baisse plus importante d'un demi-point.
"D'un côté, il y a les pessimistes qui voient l'économie américaine au bord de la récession et plaident en faveur d'une baisse de 50 points de base" et de l'autre, il y a ceux "qui considèrent que l'économie américaine se porte bien" et seraient "surpris" d'une telle baisse, résume Christopher Dembik, conseiller en investissement chez Pictet AM.
"Une réduction de 50 points de base serait une surprise, mais il ne faut pas l'exclure. Cela impliquerait notamment (...) que les perspectives économiques sont plus pessimistes que prévu", estime John Velis, analyste chez BNY Mellon.
Dernier rendez vous pour trancher avant la réunion de mercredi: la publication mardi des ventes au détail aux Etats-Unis pour le mois d'août, qui devrait donner une nouvelle illustration de la santé de l'économie américaine.
"Si elles ne sont pas bonnes, cela va acter la réduction de 0,50 point, avec un marché anticipant davantage une récession", estime Alexandre Baradez, responsable marché chez IG France.
Autre focus pour les titres hexagonaux : le futur gouvernement de Michel Barnier, dont la composition est attendue dans les prochains jours. "Sur ce sujet, comme sur les autres, les marchés est dans une optique de +wait and see+ (attendre de voir)", estime Mme Weill-Alliel.
Reste que "la situation est perçue plus positivement qu'il y a quelques mois, notamment en ce qui concerne la politique budgétaire", ajoute-t-elle.
Sur le marché obligataire, le taux de l'emprunt français à 10 ans a terminé à 2,83%, contre 2,12% pour le taux allemand, qui fait référence en Europe.
Nouvelle chute pour Wordline
Après une première dégringolade de 14,38% vendredi, le spécialiste des paiements électroniques Wordline a poursuivi son plongeon, perdant cette fois 15,22% à 6,12 euros lundi, après que UBS a réitéré sa recommandation à la vente.
La banque juge négativement la nouvelle révision à la baisse de ses prévisions de résultats pour l'année en cours, même si elle accueille positivement l'annonce du départ de son directeur général, Gilles Grapinet.
Rexel grimpe
Le groupe de distribution de matériel électrique Rexel a pris 9,06% après avoir annoncé le rejet d'une offre de 8,46 milliards d'euros par le fournisseur de solutions technologiques QXO du milliardaire Brad Jacobs.
La tech parisienne en berne
Le secteur technologique européen lâchait du lest avant de connaître l'issue des réunions des banques centrales cette semaine, à l'instar des spécialistes de semi-conducteurs STMicroelectronics (-3,36% à 24,89 euros) et Soitech (-7,67% à 93,25 euros).
Capgemini a lâché 1,55% à 190,15 euros et OVH Group 0,32% à 6,15 euros.
Le luxe dans le rouge
Les géants du luxe français souffrent d'une nouvelle série de données conjoncturelles décevantes en Chine, l'un de leur principaux marchés. Kering a perdu 1,51% en clôture, à 225,55 euros, LVMH de 0,74% à 603,60 euros et Hermès 1,04% à 1896,00 euros.