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En service depuis 1885, la "Yamanote" est la plus importante et la plus connue des lignes ferroviaires à Tokyo, avec des millions de passagers s'entassant chaque jour dans ses très caractéristiques wagons verts et gris qui sillonnent les 35 kilomètres de cette boucle.
Le photographe de l'AFP Richard Brooks a parcouru les 30 stations de cette ligne au mois de juin -- une station par jour --, saisissant l'agitation et la vie au coeur de la plus grande zone urbaine du monde.
Perchés sur des voies aériennes, ce qui permet d'avoir quasiment en permanence une vue sur la ville, les trains font le tour du centre de la métropole japonaise en 60 minutes.
Ces rames relient notamment les principales zones commerciales de la capitale japonaise, certains des principaux lieux touristiques de la ville, ainsi que les grandes gares, comme Shinjuku, Shibuya et Tokyo, d'où partent les fameux Shinkansen, les trains grande-vitesse qui desservent l'ensemble du pays.
Entre 04h30 et 01h10 du matin tous les jours, la fréquence des rames oscille entre deux et quatre minutes, avec des trains circulant dans le sens des aiguilles d'une montre, "sotomawari", et dans le sens inverse, "uchi-mawari", convoyant les employés aux bureaux, les touristes en vadrouille, les enfants à l'école et même les retraités solitaires qui ne vont nulle part en particulier et tournent en rond.
Et pour ne pas perdre les milliers de voyageurs, une voix de femme répercute dans toutes les stations les informations du sens "uchi-mawari" et une voix d'homme celles de "sotomawari".
Fidèle à sa légende et celle des transports ferroviaires japonaises en général, la Yamanote ne subit que très peu de retard et lorsque l'attente entre deux rames est supérieure à cinq minutes, les hauts-parleurs adressent aux voyageurs de sincères et longues excuses.
Poussés par des nécessités de sécurité face à l'affluence des passagers sur les quais et après la chute d'un voyageur malvoyant sur les voies en 2011, les responsables de la ligne ont décidé d'équiper 28 des 30 gares de barrières et de portes de quai sécurisées, faisant de cette boucle une des lignes les plus sûres.
Enfin, la Yamanote, ouverte au XIXe siècle, n'a pas toujours compté 30 stations. La dernière en date, la "Takana Gateway", située au sud de la boucle, fut mise en service en mars 2020 pour les Jeux olympiques. Elle a finalement eu un an de plus pour se rôder après le report des JO pour cause de Covid.