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Après le trou d'air, un recrutement "dynamique" dans l'armée de Terre

"Depuis que je suis petite, j'aime bien l'uniforme": sac au dos, valise à la main, Axelle, infirmière tout juste diplômée dans le civil, a bon espoir à l'issue de deux jours de tests d'intégrer l'armée de Terre.

Ce n'est pas en tant qu'infirmière que la jeune femme a postulé, mais pour "être dans la logistique transport poids lourd", explique-t-elle à l'AFP dans un centre de recrutement proche de Nancy.

Parmi la trentaine de jeunes qui terminent leurs deux jours de tests, croisant une nouvelle cohorte de candidats qui viennent d'arriver, beaucoup ont envie d'intégrer l'armée depuis un bon moment. La plupart plébiscitent l'armée de Terre, même si quelques-uns ont plutôt l'armée de l'Air ou la Marine en vue.

Le centre de recrutement des armées de Nancy est l'un des cinq de France, avec Vincennes, Lyon, Rennes et Bordeaux.

Au total, 16.000 militaires sont recrutés chaque année dans l'armée de Terre. L'an dernier, il a manqué 2.000 candidats.

Le centre de recrutement de Nancy permet aux candidats des régions Hauts-de-France, Grand-Est et Bourgogne-Franche-Comté de passer plusieurs tests. Au programme: santé, psychologie, sport, logique, français, anglais, ainsi qu'un entretien. A la clé: un engagement d'une durée moyenne de cinq ans.

Même en phase de recrutement, les conditions sont celles de l'armée, explique à l'AFP un encadrant. "Quand ils se lèvent à 5h30 du matin et qu'ils enchaînent sur les épreuves sportives, ça pique", rigole-t-il.

- "Ce n'est pas rien" -

"Ça donne envie de vomir", abonde un jeune à l'issue de l'épreuve Luc Léger, consistant à faire des allers-retours sur une ligne droite de 20 mètres de long, en augmentant sa vitesse de 0,5 km/h à chaque minute.

D'autres épreuves, de squats et de tractions pour les hommes ou de tirages pour les femmes, sont réalisées sous la direction de l'adjudant-chef Nabil, qui conseille les candidats ou les élimine lorsqu'ils commettent une erreur.

Rudy, 21 ans, a brillé, ne passant pas loin du "palier 12", le meilleur résultat possible sur l'épreuve.

Celui qui rêve d'intégrer l'infanterie s'était spécialement préparé aux épreuves sportives.

Après la douche, au moment des entretiens qui viennent clôturer les deux jours de tests, il explique qu'il lui "a fallu réellement un an et demi" pour concrétiser son dossier. "Je me suis posé les bonnes questions, car intégrer l'armée, c'est un engagement, ce n'est pas rien, il faut y être bien préparé", souligne le jeune homme, qui espère intégrer un régiment rapidement.

- "Richesse" -

Après un "trou d'air" au premier semestre 2023, le nombre de candidats est revenu à la normale et le recrutement est "dynamique", selon le chef de corps, le colonel Damien Carlier,

Selon lui, la baisse des recrutements provenait de deux facteurs: davantage d'entreprises ont recruté des jeunes après le Covid-19, ce qui a créé de la "concurrence". Auparavant, les confinements ont empêché l'armée de réaliser des réunions d'informations et autres événements permettant de toucher davantage de jeunes.

Dans le centre de Vandoeuvre-lès-Nancy, "entre 4.000 et 4.500 personnes vont ouvrir un dossier" pour l'armée de Terre, et 3.000 seront recrutés, explique le colonel.

Les recrues partiront ensuite pour six mois en formation au sein d'un régiment, dans toute la France, avant d'être officiellement intégrées.

Mais au-delà de la vitalité du recrutement, l'enjeu est aussi de faire "mieux connaître les nouveaux métiers", comme ceux relatifs aux drones ou à la cyberdéfense, souligne Damien Carlier.

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