Partager:
Le 3 avril 1925, le premier avion belge à destination du Congo se posait à Léopoldville, aujourd'hui Kinshasa. Ce vol depuis Bruxelles a été réalisé par le pilote Edmond Thieffry et son équipage en 51 jours, contre 9 heures de nos jours.
Le 3 avril 1925, un exploit historique marque l'aviation belge : Edmond Thieffry et son équipage atterrissent à Léopoldville (aujourd'hui Kinshasa) après un périple de 51 jours. Un trajet que l’on effectue aujourd’hui en moins de 9 heures.
Un voyage semé d'embûches
Edmond Thieffry, célèbre aviateur de la Première Guerre mondiale, entreprend ce vol avec Léopold Roger (copilote) et Jeff De Bruycker (mécanicien). Partis de Bruxelles le 12 février 1925 à bord du "Princesse Marie-Josée", ils affrontent une météo capricieuse et de nombreuses pannes mécaniques.

Ils mettent 51 jours, notamment en raison de problèmes techniques ou mécaniques. Mais pas que. "Tous les jours, tous les soirs, on se pose quelque part et puis on repart le lendemain matin", explique Ben Schraverus, chargé de mission pour le War Heritage Institute.. "Ils partent le matin et alors, en fonction des aléas de la météo ou des aléas mécaniques, on se pose vers 11 heures du matin ou parfois plus tard. Souvent, ils essayent de parcourir une distance de grosso modo 1.000 kilomètres, 800 kilomètres." Un boulon mal serré ou une fuite d'huile peuvent demander aux pilotes de s'arrêter. "On n'est quand même qu'en 1925. Il ne faut pas oublier qu'à ce moment-là, le premier vol a été effectué en 1903 par les Freight Wright, un vol de 260 mètres."
Un projet ambitieux
Financé par l’État belge et soutenu par la Sabena, ce vol visait à établir une liaison aérienne avec la colonie congolaise. Thieffry était alors le pilote idéal pour cette mission. "On va choisir Thieffry parce qu’on sait que c’est un pilote qui est audacieux déjà, qu’il aime le défi", souligne Ben Schraverus. L'aviation en était à ses balbutiements, et traverser le Sahara était alors un véritable challenge.
Un accueil triomphal
Le 3 avril, après 8.200 kilomètres, l’équipage est accueilli en héros à Léopoldville. "Il y a une foule en liesse. On a pas mal de photos, d’ailleurs, de l’arrivée de Thieffry. On voit vraiment qu’il y a une ferveur populaire autour de l’arrivée de l’avion", raconte Schraverus.

Cet exploit ouvre la voie aux vols réguliers entre Bruxelles et l’Afrique, un jalon majeur dans l’histoire de l’aviation.
Une fin tragique
Thieffry poursuit son engagement dans le développement aérien au Congo, mais trouve la mort en 1929 lors d’un vol d’essai. "Il y a une tornade qui prend l’avion (...), ils essayent tant bien que mal de rester le plus près du sol possible", relate Ben Schraverus. Son héritage perdure à travers les infrastructures qui portent son nom et l’essor de l’aviation belge en Afrique.