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Pour désengorger les prisons et éviter la propagation du virus, de nombreux détenus, 14% au total, ont été "temporairement" libéré. Des "congés" pénitentiaires d'environ 1 mois pendant lesquels la peine qu'ils exécutent est "interrompue".
Mireille De Lauw est par exemple sortie de prison le 15 avril. Elle était entrée à Berkendael en novembre dernier, 2 ans et demi après sa condamnation à 8 ans de réclusion pour l’assassinat de son mari qui dit-elle la violentait et menaçait de marier leur fille adolescente en Albanie.
Comme 14% des détenus, Mireille De Lauw a retrouvé un sentiment de quasi liberté avec la crise du Covid.
"C'est bien mais c'est une interruption de peine. Ce qui veut dire que tout le temps que je passe hors de la prison, ce sont des semaines et des mois que je devrai rattraper après", confie Mireille De Lauw.
Une situation que dénonce l’Observatoire International des prisons.
"Le gros problème est que cette interruption ne fait pas courir la peine alors que les personnes ont des conditions à respecter à domicile. Nous voulons que le ministre choisisse. Soit on n'impose pas de conditions et à ce moment-là, la peine est suspendue. Soit on impose des conditions et donc la peine continue", indique Dominique Paci, avocate et membre de l'Observatoire international des prisons.
Ceux qui sont encore incarcérés sont toujours privés de toute visite. Une situation jugée plus dramatique que lors des deux mois de grève des gardiens en 2016.
Mireille De Lauw, que nous avons rencontré ce lundi, doit attendre octobre 2021 pour demander un bracelet électronique. En attendant l’asbl qui la soutient a introduit une nouvelle demande de grâce. Le ministre de la Justice a décliné nos demandes d’interviews. Quant aux détenus libérés pour raison de Covid, ils doivent réintégrer leur cellule normalement dimanche prochain.
"Je me réveille encore dans mon lit pour le moment, en sachant que le compte à rebours à commencer. Bientôt, je vais me réveiller en prison donc c'est le moment d'en profiter", conclut Mireille De Lauw.