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Les fleurs qu’on achète chez le fleuriste sont très souvent produites à l’étranger. Il existe pourtant des alternatives plus locales, moins polluantes et globalement moins chères.
Le saviez-vous? Les fleurs que vous achetez chez le fleuriste ont un impact très important sur l’environnement : elles proviennent souvent de l’étranger, consomment beaucoup d’eau ou des pesticides voire beaucoup d’énergie si elles sont élevées en serres chauffées. Depuis quelques années, des productrices de fleurs wallonnes proposent une alternative plus durable, locale et de saison, des fleurs d’ici jusqu’à 30 fois moins polluantes.
Des couleurs, des odeurs, un peu de beauté à ramener chez soi, les fleurs coupées attirent les regards et les clients. Mais, connaissez-vous leur origine ? "Je ne pourrais pas vous dire, mais peut-être de pays où il fait plus chaud", avance une dame interrogée. "J’imagine qu’elles viennent de Belgique ou de Hollande, peut-être plus de Hollande que de Belgique", croit savoir une autre.
L’écrasante majorité des fleurs vendues en Belgique provient effectivement des Pays-Bas. Là-bas, la principale criée traite 15 millions de fleurs par jour. Un marché qu’Alain Grifnée, chargé de mission Horticulture pour le Collège des producteurs, connait bien : "Il y en a une partie qui sont produites en Hollande, mais la plupart, peut-être les ¾ proviennent de l’étranger, du monde entier".
La plupart des roses vendues chez nous sont cultivées par exemple au Kenya. L’Ethiopie, Israël ou encore la Colombie sont aussi des gros producteurs. Ces fleurs sont coupées dans leur pays d’origine et envoyées chez nous par avion.
"Elles ont parcouru effectivement des milliers de km et aussi elles ont été cultivées dans des conditions qu’on ne connaît pas bien. Les normes qu’on a ici pour la production des plantes ne sont pas tout à fait les mêmes qu’en Afrique ou en Amérique du Sud", souligne Alain Grifnée.
Les fleurs produites au Pays-Bas ont aussi un impact environnemental important : elles grandissent dans des serres chauffées et éclairées 20h par jour, un procédé très énergivore.
Pauline Wattiez a décidé de proposer une alternative à ces fleurs polluantes. Ancienne fleuriste, elle se lance il y a 6 ans dans la production de fleurs durables.
"Pour moi, les plus belles, ce sont les pivoines corail. Elles ont une couleur dingue et en fait elles changent au fur et à mesure qu’elles s’ouvrent, c’est assez magique. On démarre avec un fuchsia très prononcé et elles finissent blanches", nous dit-elle.
Des fleurs plus résistantes et meilleures pour l’environnement
Résultat : 150 variétés cultivées au fil des saisons, aucun pesticide et un champ extrêmement parfumé.
"On arrive à avoir des fleurs qui sont odorantes, ce qu’on ne retrouve plus dans les fleurs en quelque sorte industrielles, parce qu’elles sont beaucoup trop manipulées. Ici, on a vraiment une fleur qui est authentique et très parfumée", explique Pauline.
Seule limite à sa créativité : le climat. Elle cultive sans chauffer et sans contrôler la luminosité. Ces fleurs locales sont globalement moins chères que celles vendues à la criée hollandaise. Une offre qui convainc de plus en plus de fleuristes.
"Ils sont ravis parce qu’ils se retrouvent avec une fleur qui n’a pas subi de choc thermique, donc qui ne passe pas d’une serre où elle a eu X degrés à un frigo puis repassée de nouveau à une température plus chaude. Nous, on n’a pas ce problème puisqu’elle pousse vraiment en fonction de notre climat : il va faire chaud, il va faire froid, les fleurs vont s’adapter. Donc, au moment de la coupe et au moment où on les livre, elles sont prêtes à s’acclimater", précise encore Pauline.
Des fleurs plus résistantes, meilleures pour l’environnement mais aussi pour la santé. Une étude de l’Université de Liège révèle que les fleuristes sont en contact avec plus de 110 résidus de pesticides différents.