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Le Bangladesh a connu le mois d'avril le plus chaud depuis que le pays a commencé à tenir des registres météos en 1948, a déclaré mercredi à l'AFP un responsable du département météorologique national.
"Le mois d'avril 2024 a été le plus chaud depuis 1948 en termes de journées chaudes et de superficie couverte dans le pays", a déclaré Muhammad Abul Kalam Mallik, météorologue en chef du département météorologique du Bangladesh.
Le Bangladesh subit une vague de chaleur extrême qui a incité les autorités à fermer les écoles dans tout le pays, les températures ne devant pas baisser avant jeudi.
"Cette année, la vague de chaleur a affecté environ 80% du pays. Nous n'avions jamais vu de vagues de chaleur aussi étendues et ininterrompues auparavant", a souligné M. Mallik.
Selon le météorologue en chef, la température quotidienne moyenne du mois d'avril enregistrée entre 1981 et 2010 s'élevait à 33,2 degrés Celsius, tandis que cette année, les stations météorologiques du pays ont enregistré des températures supérieures de deux à huit degrés à celle-ci.
Le porte-parole du département de la Santé, Selim Raihan, a déclaré à l'AFP qu'au moins 11 décès liés à la chaleur avaient été enregistrés ces dix derniers jours.
- "Qu'un millimètre de pluie" -
Les habituels orages d'avril précédant la mousson, qui refroidissent généralement le pays d'Asie du Sud avant l'été, ne se sont pas produits, a-t-il ajouté.
"Il tombe en moyenne 130,2 millimètres de pluie en avril au Bangladesh. Mais ce mois-ci, il n'est tombé en moyenne qu'un millimètre de pluie", a-t-il précisé, ajoutant que son département cherchait à confirmer un possible record de faibles précipitations pour ce mois d'avril.
Quelques averses devraient toutefois apporter un certain répit à partir de jeudi après une semaine de chaleur caniculaire, notamment dans la capitale, Dacca, qui a connu des températures au-dessus de 40 degrés Celsius.
Les experts affirment que le changement climatique provoque des vagues de chaleur plus fréquentes, plus intenses et qui durent plus longtemps.
"La gravité de cette vague de chaleur souligne la nécessité urgente d'agir pour protéger les enfants de l'aggravation des impacts du changement climatique", a souligné l'Unicef, l'agence des Nations unies pour l'enfance, dans un communiqué la semaine dernière.
Les écoles du Bangladesh resteront fermées jusqu'à dimanche. Le gouvernement avait décrété la reprise des cours le week-end dernier, mais un tribunal bangladais a ordonné une nouvelle fermeture des classes lundi, après le décès lié à la chaleur de plusieurs enseignants.
- "intolérable" -
Mercredi dernier, des milliers de fidèles musulmans se sont rassemblés dans les mosquées des villes et des campagnes du Bangladesh afin de prier pour l'arrivée de la pluie.
"La vie est devenue insupportable à cause du manque de pluie", a déclaré à l'AFP Muhammad Abu Yusuf, un imam, après sa prière matinale devant un millier de fidèles dans le centre de Dacca. "Les pauvres souffrent énormément".
Selon Mahfuzur Rahman, propriétaire d'un stand de cigarettes dans l'un des plus grands marchés de gros de Dacca, la semaine passée a été "intolérable".
"Certains jours, il faisait si chaud que j'avais l'impression d'avoir la tête qui tourne. Je n'arrive pas à me concentrer, je somnole", confie-t-il à l'AFP. "Mais il faut que je fasse des ventes pour au moins gagner un peu d'argent".
Cette vague de chaleur exceptionnelle affecte actuellement l'Asie du Sud et du Sud-Est. Les services météorologiques du Cambodge, de Birmanie, du Vietnam, de l'Inde et du Bangladesh prévoient tous des températures supérieures à 40 degrés Celsius.
Les mois précédant la mousson, ou saison des pluies dans la région, sont généralement chauds, mais les températures sont cette année bien supérieures à la moyenne dans de nombreux pays.
Selon les Nations Unies, l'Asie a été la région la plus touchée par des phénomènes climatiques extrêmes en 2023, inondations et tempêtes ayant entraîné de lourdes pertes humaines et économiques.
L'Asie se réchauffe également plus rapidement que la moyenne mondiale, selon l'Organisation météorologique mondiale, une agence des Nations Unies.