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Suzanne Vega prie pour "le bon président américain", avant un album teinté de politique

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Sylvain THOMAS

"Je prie pour que nous ayons le bon président": la chanteuse américaine Suzanne Vega, bouddhiste aux accointances démocrates, espère que ses concitoyens "vont se servir de leur cerveau" pour l'élection de novembre et ne pas faire le choix de Donald Trump.

De passage dans le sud de la France, à Nîmes, où elle a présenté mardi soir un extrait de son prochain album qui reflétera "une apocalypse post-Covid", elle a confié son inquiétude sur l'avenir politique de son pays, dans un entretien avec l'AFP.

"Je prie, je crois en la prière, je prie pour la paix dans le monde", a affirmé la New Yorkaise, auteur du tube planétaire "Luka" dans les années 80.

"Nous verrons bien ce que va être la destinée des Etats-Unis, qu'est-ce que ce pays va choisir d'être pour l'avenir. J'espère que les gens vont prendre la bonne décision. (…) J'espère que les gens ont toujours une conscience et qu'ils vont suivre cette conscience", développe celle qui se dit "à gauche du centre".

C'est d’ailleurs le titre d'un de ses autres succès, extrait de la bande originale du film "Pretty in Pink / Rose Bonbon" (1986).

A 65 ans, la silhouette toujours frêle, elle porte aussi toujours la frange.

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Sylvain THOMAS

Dans des arènes nîmoises qui paraissaient bien grandes pour sa musique tout en retenue et poésie, elle a passé plus de quarante ans de carrière en revue, offrant à la toute fin au public, qui n'attendait que ça, l'autre tube qui l'a rendue mondialement connue, "Tom's Diner".

Tout au long du concert, les arpèges de sa guitare folk dialoguaient avec la puissante guitare électrique de Gerry Leonard, compagnon de route de feu David Bowie.

- Rats et Speakers' Corners -

Guitariste précoce, parolière exigeante, influencée par Bob Dylan, Joan Baez, ou encore Lou Reed, celle qui a grandi dans le Spanish Harlem avec un beau-père portoricain fait partie de ces Américains de la côte Est réceptifs au monde extérieur, et surtout au Vieux continent.

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Sylvain THOMAS

"Je pense avoir plus de fans en Europe, c'est ici que je joue devant les publics les plus nombreux", dit-elle. "C'est ici que je viens le plus souvent, je suis plus familière avec les Européens, et eux le sont aussi avec moi".

Preuve de son attachement au continent européen, elle a composé il y a deux ans une chanson intitulée "Last Train to Mariupol", sur le sort des femmes et enfants fuyant l'invasion russe en Ukraine.

Son passage mardi au festival de Nîmes, en première partie du Britannique James Blunt, s'inscrit dans une tournée européenne qui l'a menée en Italie et va se poursuivre en Allemagne, en Suisse et à Deauville, en Normandie, le 1er août.

L'occasion pour elle de présenter des extraits de son prochain album, qui devrait sortir au printemps 2025. Elle n'avait pas enregistré de nouvel album studio depuis presque dix ans, avec un opus consacré à l'écrivain du sud des Etats-Unis Carson McCullers (2016).

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Sylvain THOMAS

Dans le premier single, il sera question du "problème des rats à New York (NDLR: ils y seraient trois millions). C'est tellement un problème que (la mairie) organise un sommet cet automne sur le sujet". La chanson se veut punk et sa version donnée aux Arènes, de sa voix grave, parfois rauque, accompagnée par un insistant riff électrique, a montré qu'elle pouvait s'aventurer sur ce terrain.

Autre extrait de son prochain album que le public européen peut découvrir en exclusivité: une chanson sur les "Speakers' Corners", ces lieux d'expression publics, spécificité anglo-saxonne que l'on retrouve dans les parcs de New York ou de Londres.

"La dernière phrase de cette chanson, c'est +Il vaut mieux s'en servir maintenant avant que ça disparaisse+. C'est le message", ajoute l'artiste. "Certaines de mes nouvelles chansons ont un goût de politique, même si je ne le dis pas aussi clairement, car je n'aime pas le jargon. Mais c'est dans l'air".

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