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Loïc Nottet poursuit son aventure littéraire avec "La Terre des Reflets", deuxième volet de la série "Les Aveuglés". À travers ce roman, il aborde des thèmes qui lui sont chers : le regard de l’autre, la différence et l’acceptation de soi. Une œuvre inspirée par ses propres expériences.
RTL info : Loïc Nottet, vous nous parler du deuxième tome de votre saga "Les Aveuglés" intitulé "La Terre des Reflets", publié chez Michel Laffont. Comment s’est passée l’écriture de ce second tome, en plein milieu de vos concerts et de votre tournée ?
Loïc Nottet : C'était intense, surtout que j'étais sur les routes de France quand j'écrivais le deuxième tome, donc ça a été assez mouvementé. Mais heureusement j'ai des plans déjà qui sont établis à l'avance, donc je sais où je vais quand j'écris donc ça rend la tâche beaucoup plus facile.
Vous nous replongez dans cet univers fantastique, et dès le début du roman, on découvre une carte de la Terre d'Argent et de la Terre Sombre. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette carte ?
C’est une carte qui va évoluer au fil des tomes. Si tout se passe comme prévu, il y aura un troisième et dernier tome pour conclure cette histoire. J’avais envie de montrer aux lecteurs à quoi ressemblait cet univers. On retrouve des endroits déjà découverts dans le premier tome, comme certaines parties de la Terre Sombre. J’y ai ajouté de nouveaux lieux comme les Montagnes de Soie, et une petite partie de la Terre d’Argent, qui sera davantage explorée dans le troisième tome.
Il y a de l’adrénaline jusqu’à la dernière page de votre roman. Vous y parlez notamment de reflets et d’images démoniaques des personnages. Vous avez d’ailleurs confié avoir toujours eu du mal à accepter votre propre reflet.
Depuis tout petit, j'ai toujours été un peu différent. Ma voix, par exemple, n’a jamais mué, et c'est vrai qu'à la cour de récré, ce n'était jamais évident. Je me suis toujours considérée comme quelqu'un qui n'était peut-être pas à sa place aussi. Je ne me reconnaissais pas toujours dans les règles de cette société ou dans les règles de ce monde. Et donc, j'ai eu ce besoin de créer un univers qui m'était propre. Et je suis hyper heureux que Michel Laffont ait accepté de me suivre dans cette aventure parce que ça me permet juste de développer ce que j'ai dans ma tête sur papier et de me faire plaisir, artistiquement, je m'évade.
Vous parlez de ce besoin de créer votre propre monde, mais aussi d’aborder des sujets importants comme l’anxiété et l’acceptation de soi.
Exactement, je ne voulais pas écrire un livre pour dire d'en écrire un, je voulais vraiment qu'il y ait un message. Depuis le début de ma carrière, je parle beaucoup du jugement des critiques, du regard de l'autre. Et je pense que c'est quelque chose à laquelle il faut faire face à ça et ce n'est pas toujours évident, surtout quand on est ados et qu'on est en pleine évolution. J'avais envie qu'il aide aussi certaines personnes qui sont un peu perdues, qui sont un peu égarées, leur faire comprendre que ça arrive à tout le monde de se perdre, d'être confrontée à des personnes avec des discours un peu violents C'est ce qu'on appelle aujourd'hui le harcèlement scolaire, notamment.
Et c'était important pour moi parce que j'ai eu la chance d'avoir une force de caractère depuis tout petit et de résister aux insultes que je pouvais entendre, aux gens qui me pointaient du doigt parce que j'étais un peu différent, en tout cas, comparé à leur quotidien à eux. Et j'ai quand même réussi à m'en sortir parce que j'ai toujours cru en moi et je n’ai jamais douté vraiment de moi. Et c'est ce que j'ai envie de montrer dans ce livre et de donner comme message aussi aux gens qui sont peut-être un peu perdus.
Votre spectacle Selfocracy Experience, qui revisite votre premier album, a-t-il un lien dans votre aspiration pour votre œuvre littéraire ?
Oui, tout à fait. L’histoire de "Les Aveuglés" est née pendant l’enregistrement en studio de mon album Selfocracy, qui parle aussi du regard des autres, des critiques et du jugement. J'ai compris qu'il y avait une histoire qui était en train de s'écrire inconsciemment dans mon esprit et j’ai commencé à noter des idées, des noms de personnages, des descriptions physiques, des cartes. Tout a pris forme petit à petit. J’ai voulu marquer le lien entre les deux projets, d’où l’idée de cette Selfocracy Experience autour de la sortie du livre, puisque les deux ne font qu'un au final.
Vous collaborez actuellement avec Nuit Incolore sur "On s’écrira". Dans votre œuvre littéraire, il est question d’écriture fictionnelle, mais dans la vie de tous les jours, êtes-vous du genre à écrire des lettres ?
J'avoue, pour ça, je suis plus sur mon téléphone. En fait, ça dépend. Par exemple, pour le livre, j'adore prendre des feuilles, un crayon, un bic, et vraiment écrire ce que j'ai dans la tête. C'est pour moi hyper important que ça passe par la main. Pour mes chansons aussi, ça m'arrive. Maintenant, pour envoyer des messages, j'avoue, j'utilise plus mon portable.