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Le prix Rafto des droits humains a été attribué jeudi à l'artiste cubain Luis Manuel Otero Alcantara, actuellement en prison dans son pays, "pour son opposition intrépide à l'autoritarisme à travers l'art".
"Otero Alcantara est le fer de lance d'une nouvelle génération de voix cubaines indépendantes utilisant des formes créatives de résistance pour défier le régime autoritaire", a fait valoir la Fondation Rafto basée à Bergen (ouest de la Norvège).
"Comme beaucoup d'artistes avant lui, son art et son engagement civique repoussent les limites de la liberté d'expression face à la censure et à la répression", a-t-elle ajouté.
"Artiviste" --contraction des mots "artiste" et "activiste"-- autodidacte de 36 ans, Luis Manuel Otero Alcantara, déjà arrêté à plusieurs reprises dans le passé, est actuellement de nouveau détenu à Cuba.
Considéré comme un "prisonnier d'opinion" par Amnesty international, il a été condamné en 2022 à cinq ans de prison pour insulte aux symboles de la patrie, outrage et trouble à l'ordre public.
Le plasticien avait été arrêté le 11 juillet 2021 alors qu'il sortait de chez lui à La Havane pour rejoindre les manifestations antigouvernementales qui ont rassemblé des milliers de Cubains pour réclamer plus de libertés et de meilleures conditions de vie.
Pour le régime communiste, il n'est pas un artiste, mais un agent au service des États-Unis accusés d'avoir orchestré les manifestations pour déstabiliser le pays.
Créée en 1987, la Fondation Rafto et son prix doté de 20.000 dollars (18.000 euros) portent le nom de l'historien et militant des droits humains norvégien Thorolf Rafto, mort un an plus tôt.
Parmi ses anciens lauréats, quatre (Aung San Suu Kyi, José Ramos-Horta, Kim Dae-Jung et Shirin Ebadi) ont ensuite remporté le prix Nobel de la paix, qui sera quant à lui annoncé le 11 octobre à Oslo.