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"Que j'aille aux César ou pas, on s'en fiche bien", a lancé mercredi l'actrice Judith Godrèche, à deux jours de la cérémonie de remise des prix du cinéma français, appelant plutôt à "entendre" les victimes de violences sexuelles.
Sa prise de parole sur Instagram est intervenue après que le journal le Parisien a affirmé qu'elle s'exprimerait vendredi aux César, ce que ni l'Académie des César, ni Canal +, ni l'entourage de Judith Godrèche n'ont voulu confirmer à l'AFP.
Cette dernière, qui a porté plainte contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour des violences sexuelles et physiques qui remonteraient à son adolescence, est devenue un fer de lance du mouvement #MeToo en France.
"Ne parlons pas de ma présence ou absence aux César, parlons des 2.990 femmes mères et hommes qui m'ont écrit en sept jours, parlons des enfants victimes d'inceste", a-t-elle écrit. "Les César et moi, c'est rien", a ajouté l'actrice, qui a dénoncé une "omerta" autour du sujet dans le cinéma et créé une adresse électronique pour recueillir d'autres témoignages de victimes potentielles.
"Moi aussi, j'aime les robes qui brillent. Moi aussi, j'aime être bichonnée. Mais notre milieu souffre en silence. Nos jeunes filles souffrent en silence. Et une fois de plus, une fois encore, le gouvernement se tait, les politiques se taisent, et les acteurs, les réalisateurs se taisent".
"Nous voulons que les choses changent", a-t-elle poursuivi, demandant notamment "que les actrices puissent s'adresser au CNC (Centre national de la cinématographie) sans penser qu'un homme accusé d'abus sexuels est à sa tête".
Président du CNC, Dominique Boutonnat a été mis en cause dans une affaire, pas encore jugée, d'agression sexuelle présumée sur son filleul de 21 ans, des accusations qu'il conteste.
"Nous voulons être entendues et entendus, tous les jours une fois pour toutes", a conclu Judith Godrèche.