Partager:
Révélée par sa chanson "Dépendance", la chanteuse belge Doria entame une tournée des festivals avec son nouvel album "Je cherche encore". Entre crises existentielles et inspirations musicales variées, elle nous dévoile ses réflexions et ses espoirs.
RTL info : Vous serez partout cet été : à Aywaille, Bertrix, Spa, Tournai, Namur, pour présenter votre nouvel album. Il s'appelle "Je cherche encore". Que cherchez-vous justement à 24 ans ?
Doria D : Je cherche beaucoup de choses. Je suis un peu en crise existentielle tous les deux jours, j'ai des grandes questions qui restent souvent sans réponse. Je n'aurai pas accepté de grandir avec ces questions qui resteront sans réponse parfois. J'apprends à accepter de vivre avec ces incertitudes.
Ces questions reviennent-elles souvent ?
Oui, j'ai un peu un cerveau en ébullition constamment. C'est un peu embêtant, mais ça me permet d'écrire des chansons, donc c'est un peu un moteur et c'est plutôt cool.
L'écriture vous apaise-t-elle ou vous permet-elle de réfléchir aux questions que vous vous posez ?
Oui, c'est vraiment un truc très thérapeutique pour moi, l'écriture. J'essaie de me soigner à travers mes chansons et j'espère aussi pouvoir soigner les gens avec ces petites chansons.
Vous vous êtes fait connaître avec votre chanson "Dépendance". Cette chanson vous a ouvert beaucoup de portes, comment avez-vous vécu cette période ?
Ça a été quand même assez intense parce que ça a été très rapide, il s'est passé plein de choses. C'était mes premiers pas dans le monde de la musique, donc c'était génial, mais c'était, c'était beaucoup de nouvelles informations à assimiler.
Vous avez joué dans des festivals devant des milliers de personnes. Vous n'avez pas vécu cela à 100%. Si c'était à refaire, comme le feriez-vous ?
Tout est allé très vite et c'était très intense. J'étais encore très jeune et très stressée. J'ai perdu quinze kilos pendant cette période. Avec du recul, je le referais, mais en me faisant plus confiance et en sachant dire non parfois. Mais oui, je le referais.
Vous allez revivre cela cet été lors de votre tournée des festivals. Vous allez vivre cela différemment cette fois ?
Oui, j'ai pris plus de temps pour réfléchir à comment je veux faire les choses. Toute cette expérience a été très formatrice et je pense que maintenant je suis prête à vivre tout cela de manière plus sereine.
Vous avez aussi fait la première partie de Grand Corps Malade. Comment s'est passée cette rencontre ?
Oui, c'était à Forest National et à Cannes. Grand Corps Malade est très accessible. Nous avons pu manger ensemble avant le show et on a pu parler de musique. C'était vraiment enrichissant.
Quels sont les artistes et les styles de musique que vous écoutez ?
Il y a de tout, ça peut aller du classique au métal. J'adore tout et tout peut m'inspirer. J'aime bien Nirvana, c'est un groupe qui m'accompagne depuis mon enfance. J'écoute beaucoup de rock, mais aussi des artistes comme Disiz, Clergeau, et Midnight Trust.
Vous pensez souvent à vos questions et à vos inquiétudes. Comment vivez-vous l'écart entre des textes parfois très prenants et des mélodies énergisantes dans vos chansons ?
Je m'inspire principalement de ce qui me fait mal et de ce qui me préoccupe et du coup, ce sont souvent des thèmes un peu lourds. Je parle de l'anxiété, de la peur de l'avenir et de mon mal-être en général, mais j'ai envie que mes chansons puissent apporter un peu des solutions, un peu de l'espoir et qu'elles soient quand même légères. J'essaye toujours de trouver un équilibre, avec des mélodies plutôt joyeuses.
Avez-vous encore peur de l'avenir ?
Oui, j'ai peur pour mon avenir personnel et surtout pour l'avenir du monde. Nous sommes à un tournant où beaucoup d'entre nous s'inquiètent de ce que demain nous réserve, mais j'essaye de rester optimiste.
Vous vous décrivez comme un esprit torturé dans un monde absurde, mais vous semblez avoir la tête sur les épaules. Est-ce nécessaire pour faire ce métier ?
Oui, je pense. Je suis joviale malgré mon côté torturé. C'est vraiment moi et moi-même dans ma petite bulle.
Comment se passe la préparation de votre tournée des festivals ? Quelle couleur voulez-vous donner à la scène ?
Nous voulons revenir à quelque chose d'authentique, comme un groupe de rock. Nous sommes nombreux sur scène : un guitariste, un bassiste, une claviériste, une batteuse et moi-même à la guitare. Nous voulons partager un moment avec le public, se connecter et extérioriser nos mauvaises énergies. C'est un peu comme Nirvana.
Vous êtes originaire d'Ottignies-Louvain-la-Neuve et le milieu artistique vous est familier. La musique s'est imposée à vous spontanément ou avez-vous été guidée par votre famille ?
C'est vrai que ça a toujours été assez, une évidence. Je suis un peu née en chantant et ça s'est un peu imposé à moi. Ça a été une nécessité de partager ma musique aux gens. Mais clairement, j'ai grandi dans un cadre très artistique. Mes parents ont toujours aimé l'art, ont toujours écouté plein de musique aussi. Donc, même si ça me semblait un peu un milieu fermé où il fallait avoir les bons contacts pour pouvoir rentrer. Et au final, c'est ce besoin de faire de la musique qui m'a amené jusqu'ici.
Vos parents ne vous ont-ils pas poussé vers des études classiques ?
Si, il y a eu un moment où je me suis inscrite en bio-ingénieur, mais je faisais de la musique à côté. Finalement, je n'avais pas assez de temps pour tout faire.
Et vous avez choisi la musique. Qu'ont dit vos parents ?
Ils étaient stressés au début, pensant que ce n'était pas la voie la plus sérieuse. Mais ils veulent que je sois épanouie et ils m'ont soutenue.