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Après les Jeux, Philippe Katerine gambade tel un joyeux "Zouzou"

Trois mois après avoir fait sensation à la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, nu et tout de bleu pailleté, l'inclassable touche-à-tout Philippe Katerine parachève sa folle année avec "Zouzou", un album qui a du chien.

Affublé d'un bob, la main posée sur un toutou pattes en l'air, Philippe Katerine s'affiche aussi décalé que décontracté sur la pochette de son nouvel album (sortie le 8 novembre). Le trublion de la chanson française, également acteur et chroniqueur radio, l'a bâti comme une "journée idéale" traversée par "diverses humeurs", qu'il capte toujours avec autodérision.

QUESTION: C'est quoi un zouzou, pour vous ?

REPONSE: Un zouzou, ça peut être des trucs, des jouets, des machins... C'est aussi une actrice que j'aimais beaucoup, qui a joué chez Eric Rohmer ("L'Amour l'après-midi" en 1972, ndlr) et qui chantait aussi. Zouzou... On n'est pas loin de Zazou. On n'est pas loin de zinzin. On n'est pas loin de zozo. On n'est pas loin de zizi. C'est également le nom de notre petite chienne que nous avons depuis quatre ans et qui partage notre quotidien.

Q: Celle sur la pochette ! Présentez-la nous...

R: C'est une chienne de chasse, toujours aux aguets. Elle aime les caresses (...) Quand un animal de compagnie est dans une famille, toutes les mains passent par elle, tous les cœurs aussi. C'est le point commun de tous et toutes dans la famille. C'est pour ça que j'ai appelé l'album comme ça, parce que c'est le mot-clé pour exprimer ces quatre années que j'ai passées, que je peux qualifier de bonheur.

Q: Comment définiriez-vous l'âme de ce disque, qui mêle différentes sonorités et intensités de voix ?

R: C'est une journée comme j'aime à la vivre, c'est-à-dire que vous sortez du lit, vous êtes plein de pep's. Moi, je suis de plus en plus matinal. Donc, j'aime bien commencer fort comme ça. D'ailleurs, le disque commence assez puissamment. On passe par diverses humeurs. C'est pour ça que les chansons ont des couleurs très différentes. J'ai voulu passer une journée idéale avec ce disque, une journée pleine de surprises.

Q: A 55 ans, vous entamerez en avril, pour la première fois, une tournée des Zéniths. Comment l'abordez-vous ?

R: Le grand espace n'est pas forcément mon terrain de jeu privilégié, mais je saisis cette occasion. C'est un peu l'idée de ces concerts qui seront comme des grandes fêtes. Je commence à penser sérieusement à la scénographie, comment s'habiller, comment changer de fringues, comment établir aussi une collectivité, comment installer peut-être aussi un enjeu dramatique.

Q: Avez-vous ressenti un "JO blues" après avoir chanté "Nu" tel Dionysos, en mondovision lors de l'ouverture des JO, le 26 juillet ?

R: J'ai eu un petit blues juste après le spectacle, parce qu'évidemment, on était tous un peu dispersés autour de la Seine et il fallait me décrotter de cette peinture bleue que j'avais. Mais je ne suis pas du genre à ne pas tourner la page, donc rapidement, on a traversé la France en famille et on est passés à autre chose.

Q: Les critiques du tableau, interprété par des autorités religieuses et des responsables politiques conservateurs comme une référence déplacée à la Cène, sont-elles derrière vous ?

R: Il n'y avait aucune intention d'offenser, puisque tout ça était bien innocent. Quelques individus se sont plaints auprès de moi, et j'ai admiré aussi le fait qu'ils aillent devant moi pour dire des choses, plutôt que dans l'anonymat des réseaux.

Q: Pensez-vous justement qu'il soit encore possible de dialoguer dans un monde où les opinions ont tendance à se polariser ?

R: Je ne suis que doute et je n'ai pas vraiment de conviction. Mais avoir des avis catégoriques, c'est aussi vouloir être rassuré. Donc, peut-être qu'il y a une angoisse générale à vouloir être rassuré. Je ne pense pas que la solution soit dans des avis catégoriques, mais plutôt dans des échanges.

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