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Les policiers font grève des PV durant un mois. C'est l'action qu'ils ont choisi de mener pour se faire entendre. Moins de verbalisation, c'est moins d'amendes et donc moins d’argent pour l'État. Les policiers déplorent le danger de leur fonction et le grand manque d'effectifs. Un mois auparavant, leur collègue Thomas Montjoie se faisait assassiner à Schaerbeek. Mais ce mouvement interpelle les victimes d’accident de la route.
Du 15 décembre au 15 janvier, les infractions du premier et du deuxième degré seront moins verbalisées. "Cela fait partie d'un plan qui va s'étaler dans le temps si nos revendications ne sont pas atteintes", met en garde Raoul Moulin, secrétaire permanent du secteur des Corps Spéciaux, du CSC Services publics. Les policiers espèrent ainsi de meilleures conditions de travail : "Avoir la tolérance zéro pour les violences à l'encontre des policiers, une attractivité du métier, et la prépension du métier, qui ne concerne aujourd'hui qu'une partie du personnel", énumère le syndicaliste. Une action qui risque de coûter au gouvernement 150 millions d'euros.
Mais il ne s'agit pas de baisser la garde non plus : "Cette action n'a pas pour but de créer des comportements déviants de la part des citoyens", précise Raoul Moulin, secrétaire permanent du secteur des Corps Spéciaux, du CSC Services publics. "Tout ce qui est infractions du style imprégnation alcoolique ou rouler sans permis de conduire ou sans assurance, tout cela sera bien sûr verbalisé", clarifie-t-il. Ce sera néanmoins au policier concerné de choisir de verbaliser ou non.
L'action, qui pourrait faire plaisir à de nombreux citoyens, inquiète pourtant Martin, invité sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche. Lorsqu'il était âgé de 20 ans, il conduit sous l'emprise de l'alcool et heurte la façade d'une ferme et un silo s'écroule sur sa voiture. Martin s'en sort gravement blessé. À 25 ans, il travaille quotidiennement à sa rééducation.
Pour Martin, cette action est un mauvais message. "La grève des PV aide les policiers, ils doivent être aidés, car leurs revendications ne sont pas toujours prises en compte. Mais d'un autre côté, les gens ont moins souvent des PV", réagit-il. À quelques jours des fêtes de fin d'année, Martin craint que les jeunes prennent des risques au volant à cause de cette action : "Je dis, faites attention, c'est important pour moi, pour vos parents, pour vos amis, pour tout le monde. Quand on fait un accident, le trajet est long pour récupérer. À l'hôpital, c'est dur, à la maison, c'est dur, pour l'entourage, c'est dur", adresse-t-il aux jeunes.